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Le modélisme ferroviaire est une activité de modélisme concernant les trains et le monde ferroviaire, et tout particulièrement leur reproduction suivant une échelle et un thème définis, ainsi que leur exploitation.
Il s'agit de l'évolution du simple jeu avec un train miniature ou du fait de jouer au train électrique : le but est de constituer une maquette réaliste sur laquelle les trains seront le sujet central. Le modélisme ferroviaire consiste alors, pour la plupart de ses pratiquants, à construire un réseau (parfois improprement appelé « circuit ») aménagé et décoré, sur lequel le modéliste fera circuler ses trains en s'inspirant de la réalité du monde ferroviaire.
Le modélisme ferroviaire est une activité que l’on rencontre partout dans le monde, avec une prédominance en Amérique du Nord, en Europe et au Japon.
Loisir « technique et artistique[1] », aussi qualifié de « plus grand loisir du Monde » (World's greatest hobby)[WGH 1], le modélisme ferroviaire est une double activité à la fois modélisme, par la construction ou l'amélioration de modèles réduits (super-détaillage), et maquettisme, par la construction d'un réseau ou d'un diorama sur lequel circulera ou sera posé le train-modèle. Bien qu'il s'agisse d'une activité assimilable dans la majorité des pratiques au maquettisme, le terme de modélisme est et demeure le plus usité[2].
Les personnes pratiquant le modélisme ferroviaire font partie des « ferrovipathes » (qui signifie avec humour « malades de train »), « ferrovimanes[LR 1] » ou des « ferroviphiles », termes qui regroupent les amateurs du monde des chemins de fer et des trains en tous genres. Le pratiquant du modélisme ferroviaire est appelé modéliste ferroviaire. Le néologisme ferromodéliste, est également employé par les modélistes ferroviaires, qui pratiquent, du coup, le ferromodélisme.
Le niveau d'exigence de certains modélistes quant à la qualité des reproductions miniatures peut parfois aller jusqu'à la caricature. Dans la francophonie européenne, les modélistes les plus pointilleux quant à la qualité et exactitude des modèles reproduits sont souvent qualifiés de « compteurs de rivets » par leurs collègues, en référence aux rivets des machines à vapeur réelles, qui en sont très souvent abondamment pourvues[L 1]. Autre aspect de la caricature, les collectionneurs sont parfois surnommés « hamsters » ou « écureuils »[RMF 1], alors les modélistes ponctuels peuvent être qualifiés de « modélistes de fauteuil » (armchair railroaders)[I 1].
Les modélistes ferroviaires résident majoritairement en Europe non-méditerranéenne (Royaume-Uni, Allemagne, France...), aux États-Unis et Canada[L 2] ainsi qu'au Japon[LR 1]. Ils sont majoritairement des hommes[Note 1], de toutes catégories sociales[L 2], d'une moyenne d'âge « assez élevée »[3], la tranche d'âge la plus représentée étant les 31-50 ans en 1993 (sondage d'une revue française[LR 2]), évoluant en 2009 vers la tranche des 40-69 ans (sondage en ligne d'une revue américaine[MRH 1]) puis, en 2016, vers les 60-69 ans (sondage d'une revue américaine[MRH 2]. Leur nombre est estimé en 2009 à 1 250 000 personnes dans le monde[I 2].
Souvent décrits comme des enfants fascinés par l'époque des locomotives à vapeur[L 3], par la mécanique et le mouvement[L 4], ces personnes pratiquent le ferromodélisme depuis longtemps : 26,94 % ont entre 21 et 40 années de pratique, 40,12 % plus de 40 ans (USA, 2014)[MRH 3]. Cette tendance, ainsi qu'un pouvoir d'achat supérieur, est partagée en 2014 par les autres formes de modélisme[4]. Ils disposent d'un budget de 50 à 100 dollars américains par mois.
Le nombre de modélistes ferroviaires est estimé à environ 30 000 en France[L 5], hors collectionneurs (50 % des modélistes pratiquent la collection en 1993[LR 2]), dont 3 200[5] faisant partie d'un club affilié à la Fédération française de modélisme ferroviaire (2009). En 1993, 83 % des modélistes français ont un réseau personnel[LR 2].
En 1992, le nombre de modélistes ferroviaires aux États-Unis était estimé à 250 000[LR 3], soit 0,1 % de la population de l'époque. Ce chiffre est stable en 2009[I 2]. 25 900 d'entre eux adhèrent à la National Model Railroad Association[6]. 72 % d'entre eux sont possesseurs d'un réseau[LR 3], le reste étant majoritairement des constructeurs ou des collectionneurs modélistes. Ces chiffres ne tiennent pas compte des simples détenteurs d'un coffret de train, ni des trainspotters. L'activité est alors familiale la plupart du temps (en couple, avec ou sans enfants, ou avec les petits-enfants[WGH 1]), ou regroupée en clubs informels, le propriétaire d'un réseau ouvrant ses portes à d'autres modélistes qui participent à la construction et son exploitation[LR 3].
Aux États-Unis également, la pratique du modélisme ferroviaire peut être distinguée par le titre de « Master Model Railroader » (MMR - « maître modéliste ferroviaire ») décerné par la National Model Railroad Association aux modélistes de talent[7].
En Allemagne, un foyer sur cinq possédait un train miniature en 1993, le plus souvent de marque Märklin[LR 4] ; 40 000 pratiquants du modélisme ferroviaire habiteraient au Japon la même année[LR 1]. Au Royaume-Uni, une estimation de l'ordre de « centaines de milliers » est donnée en 2005[L 2]. En 2009, la NMRA comprend 19 496 membres[6].
Les débuts du modélisme ferroviaire sont plutôt obscurs. On ne sait pas vraiment qui a eu l'idée de miniaturiser les trains, mais cela s'est fait alors que le monde adoptait massivement le transport ferroviaire[2]. Les premiers trains sont des reproductions libres, produits par des fabricants d'objet en fer-blanc, qui profitent des chutes pour réaliser de petits trains[8]. Vers 1840, des machines à vapeur miniaturisées sont disponibles en Angleterre, permettant de créer les premiers trains miniatures, surnommés « carpet railways ». En 1891, Märklin présente un train à mouvement d'horlogerie, mais la majorité des productions sont des trains à traîner ou des trains de plancher, sans rails[L 6]. Ces trains resteront aux catalogues des fabricants jusqu'en 1930[L 6]. Exception à ces trains sans rails, Napoléon III fait construire pour le Prince impérial un réseau de chemin de fer de jardin[L 7]
Viennent ensuite, vers 1890-1900[L 8], ce qu'on appelle les trains jouets, roulant sur rails. Ces rails en coupons, d'abord à ornières[8] puis avec de véritables éléments de voie (parfois appelés improprement « rails ») sont assemblables à l'envi. Ces éléments de voie permettent les premiers ovales de voie, agrémentés pour certains d'appareils de voie (aiguillages, croisements, etc.).
Les trains quant à eux sont des jouets de luxe[LP 1], en tôle estampée, emboutie et/ou lithographiée. Ce type de production, mis au point vers 1910, est appelé tin plate, et les marques JEP, Hornby, Märklin en ont été emblématiques[Note 2]. Les trains sont alors reproduits à des échelles comprises entre le 1:15 et le 1:45, sans qu'aucune standardisation n'intervienne entre les différentes marques, rendant incompatible les trains des différentes marques et permettant d'attirer l'exclusivité des clients[L 9]. C'est plus l'évocation du matériel reproduit qui prend le pas sur le réalisme[Note 3] : on est là dans une forme de reproduction qui est clairement celle du train jouet plutôt que celle du modélisme. Les modèles populaires sont des reproductions sommaires : une Pacific, et ses six essieux, se retrouve bien souvent réduite à deux essieux, ceux du bogie moteur entraînant le jouet, commun à beaucoup de matériel moteur de la marque[L 10] ; la voie est la même pour tous les modèles amenant à des disparités de proportions, également volontaires[L 9].
À l'origine mus par des systèmes mécaniques, les locomotives reçoivent des moteurs électriques à partir de 1905, les appareils de voie restant toujours à commande manuelle[L 11]. L'électricité est apportée par un troisième rail, situé entre les deux rails de guidage. Tous ces trains jouets restent des objets vendus dans les magasins de jouets dits « scientifiques » et commencent à avoir la réputation d'un loisir sérieux aux vertus éducatives ; cela sera toujours le cas jusque dans les années 1950[L 12].
Des modèles fins tout en métal existent au début du XXe siècle : Bing propose la « Black Prince » en IV de 1902[9] mais les premiers modélistes ferroviaires, peu considérés par les grandes firmes de trains jouets, doivent souvent recourir à la construction intégrale de modèles[L 13]. Au Japon, les amateurs et quelques artisans construisent de toutes pièces des reproductions fidèles des locomotives en laiton aux échelles I ou 0. Ces modèles réduits sont cependant davantage le statut d'objet d'art destiné à l'exposition en vitrine[LR 1].
Certains amateurs de trains cherchent à faire mieux que faire rouler des trains plus conformes roulant dans un décor, dont le premier club, The Model Railway Club est fondé à Londres en 1910[L 13],[10]. Cette pratique arrive en Europe continentale — en particulier en France[L 13] — ainsi qu'aux États-Unis. La première association française de modélisme ferroviaire est créée en 1929 par quelques amateurs : l'Association française des amis du chemin de fer (AFAC). Elle occupe toujours ses locaux dans les sous-sols de la gare de l'Est[11],[8]. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les premières productions artisanales apparaissent, confidentielles ; elles proposent matériel roulant et appareils de voie[L 13]. Ces amateurs transforment également les modèles réduits du commerce, commandent des matériels spécifiques aux constructeurs et s'intéressent également aux décors[L 13]. Ils restent cependant très rares[L 14]. Aux États-Unis, le nombre de modéliste ferroviaires des années 1920 et 1930 sont juste quelques centaines, fabriquant tout eux-même, assistés de quelques rares artisans[I 3].
En 1920, les coupons de voie se dotent d'un trou, destiné à fixer la voie sur une planche[L 12] et les premiers appareils de voie à commande électrique apparaissent en 1930, amenant à faciliter l'exploitation des trains[L 11] ; cela reste une pratique des familles bourgeoises[L 12]. Une concurrence s'établit entre les fidèles du « 3 rails » (en fait deux rails et un fil central) permettant les boucles les plus complexes comme chez Jep ou Lionel, ou le « 2 rails » plus réaliste, mais où la réalisation de la moindre boucle de retournement exige un jeu savant d'inverseurs et de rails de coupure[2].
Cette période, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, voit des artisans proposer des modèles de trains, comme les français Fournereau, Gaume et Lequesne, par exemple[8],[L 14]. Les premières revues spécialisées apparaissent : deux revues spécialisées au Japon sont publiées dans les années 1930[LR 1], période qui est celle des revues modernes avec Model Railroader en 1935 aux États-Unis ; Loco-Revue en 1938 en France. Jusqu'à la guerre, l'échelle 0 est la plus répandue[I 4].
Les années d'après-guerre sont prolifiques : les échelles reines du début du siècle (II, I, 0) sont tout doucement délaissées pour des échelles plus petites (00 et HO)[I 4], et la plasturgie permet de réduire fortement les coûts tout en ayant des modèles plus fins (une voiture en tin-plate coûte le prix d'un coffret de départ en HO)[L 15]. Les grandes échelles restent l'apanage d'amateurs fortunés pour lesquels des artisans produisent des modèles très fins[L 15].
Ces modèles réduits sont produits de manière industrielle à partir de 1950 par des marques telles que Märklin et Trix Express (Allemagne), Lionel (USA - échelle 0, 1:48), Jouef (France) ou encore Fleischmann (Allemagne). Souvent composés d'un ovale de voies, d'une locomotive, de quelques voitures, ou parfois des wagons, et d'un transformateur de sécurité très basse tension, ils ont largement contribué à populariser le train miniature et à le faire sortir du cadre du jouet de luxe et scientifique, auquel il appartenait jusque-là. Le réseau HO décoré devient la norme, sous la forme d'une planche de deux mètres-carrés en Europe (souvent rangée sous le lit)[L 16], ou de 4 × 8 pieds aux États-Unis[MR 2]. L'hyper-production de modèles aux États-Unis fait que le nombre de magasins de modélisme ferroviaire, les « hobby shops », explose[I 3], le fantasme des enfants est d'avoir un train miniature[WGH 2].
Aux États-Unis, l'échelle 0 résiste : l'occupation du Japon a permis de découvrir le savoir faire des artisans nippons et l'import de machines au 1:48 se développe. Au Japon, le modélisme ferroviaire passe du statut d'objet de collection à celui de jeu d'adulte. Les échelles 0 puis HO, inspirées par les réalisations américaines, deviennent populaires[LR 1]. La revue TMS est fondée en 1947[LR 1].
Ces années sont également celles de la normalisation, avec la création des instances internationales (NMRA en 1935, MOROP en 1954) qui permettent, grâce à une série de normes, la circulation de matériels de toutes les marques ensemble. L'alimentation « 2 rails » commence à prendre le dessus grâce au réalisme de sa voie.
Durant cette période également, aux États-Unis, John Allen commence la construction du Gorre & Daphetid, un réseau miniature expérimental. Ses expériences autour de la mise en scène, du décor, de la patine ou de l'exploitation, relatées dans les revues de l'époque, sont précurseurs du modélisme ferroviaire moderne, dit « d'atmosphère »[12].
Les années 1960 consolident le marché et la démocratisation des prix permet de créer des réseaux très compacts comprenant un maximum de voies, héritage des échelles I et 0[L 17]. L'arrivée des matières plastiques et du zamac, ainsi que la pression des modélistes et de la presse spécialisée, apportent cependant une nouvelle finesse au modèles en HO, avec des détails plus fins[L 18]. Le modélisme ferroviaire commence à devenir un loisir en Russie soviétique à partir de 1964, avec l'import de trains miniatures est-allemands[13].
Des échelles encore plus petites que le HO voient le jour [L 16] : le N en 1965, par Arnold-Rapido et Minitrix (Allemagne) suivi très vite de Kato (Japon)[LR 1] ; le Z, par Märklin, en 1972. En 1968 est fondée LGB, une société allemande de train de jardin, qui profite des constructions de pavillons résidentiels avec jardin pour remettre à l'honneur l'échelle II[L 19]. En Union des républiques socialistes soviétiques, le premier club est officiellement enregistré en 1969[13]. Les modélistes russes doivent cependant, composer le manque de moyens ainsi qu'avec des autorités, qui n'approuvent pas toujours la pratique ferromodéliste, et ce jusqu'à la chute de l'URSS[13]. Aux États-Unis, la National Model Railroad Association qui fédère les modélistes ferroviaires connaît son âge d'or avec 29 139 adhérents en 1979[6].
En parallèle, au Japon, le laiton reste toujours très populaire auprès des modélistes âgés ou ceux pratiquant l'échelle HO. La production semi-artisanale se délocalise en Corée du Sud[LR 1]. Le réalisme de ces modèles, aux nombreuses pièces plus fines les unes que les autres, font que les prix sont de plus en plus chers en Europe. Cependant, certains modèles à l'échelle HO, par exemple les voitures, restent raccourcis en longueur (1:120 ou 1:100 à la place du 1:87) afin de s'adapter aux rayons des courbes serrées des réseaux d'amateurs[L 18] ; idem pour les bâtiments[LP 2].
Les années 1980 sont celles des premiers pas des rassemblements autour de réseaux modulaires en Europe, la mise en avant d'autres formes de réseaux que les ovales de voie posés sur une planche[L 20],[L 21],[L 22] et la naissance du modélisme d'atmosphère[L 23],[LP 3] : le terme de « modélisme ferroviaire » se démocratise[LP 1]. L'idée de faire des réseaux « réalistes », c'est-à-dire inspirés de la réalité et avec des tracés logiques, se propage[MR 3]. Au Japon, l'échelle N est un succès auprès de la nouvelle génération[LR 1]. L'Europe découvre le modélisme nord-américain et ses techniques dans les années 1990[LR 3],[RMF 2].
Dans les années 1990 commence une « crise des vocations[14] » (en 1993 en France, le lectorat de Loco Revue est constitué de 20 % de moins de 30 ans[LR 5]).
Cette crise des vocations est liée à plusieurs facteurs : la réduction des surfaces habitables, les coûts du matériel, le changement dans la mode des loisirs, la production de séries très limitées sur le marché européen, le manque de robustesse (ou la plus grande finesse) du matériel[RMF 3],[LR 6], etc.
Les grandes restructurations et rachats des fabricants commencent pour créer de grands groupes (Hornby Railways, Bachmann Industries, Märklin, Roco), amenant une incertitude quant aux modèles existants et leur service après-vente[RMF 4]. Ces années présentent un creux en termes de productions de matériel roulant[RMF 5], illustré notamment par le peu de nouveautés à la foire du jouet de Nuremberg[RMF 6]. Sous l’impulsion des consommateurs, le matériel roulant devient de plus en plus réaliste, nécessitant davantage d'étapes de fabrications et des techniques différentes, ce qui entraîne une hausse des prix[RMF 7].
Pour les spécialistes, le modélisme ferroviaire souffre de trois préjugés non fondés : le modélisme ferroviaire serait trop compliqué, trop cher et prendrait trop de place[L 24],[VL 1] . Des initiatives pour attirer les jeunes modélistes sont mises en place à la fin du XXe siècle.
Passé l'an 2000, le modélisme d'atmosphère devient la norme, poussant à la réalisation des décors réalistes, parfois plus détaillés que les trains miniatures eux-mêmes[L 23]. Les réseaux à la pointe sont présentés comme des scènes fermées avec bandeaux d'habillage, éclairage et fond de décor, le rayon des voies courbes est de un mètre et plus, les attelages en plastique à boucle ou à crochet cèdent à la place à des reproductions plus réalistes (attelages à vis en Europe, attelage Janney en Amérique du Nord), la commande des appareils de voie se fait manuellement par leviers, etc[L 25]. L'offre de modélisme ferroviaire n'a jamais été aussi importante qu'au XXIe siècle, tant par sa profusion que par sa qualité[MRH 4]. Aux États-Unis, le magasin de modélisme reste le lieu de rencontre et de découverte de la pratique[I 3].
Les dernières innovations techniques viennent de l'électronique et de l'informatique. Les commandes pour le train miniature se font par un système numérique, dit « digital », permettant la commande du train via un microprocesseur apporte une nouvelle dimension à l'exploitation des réseaux, par le biais entre autres de la sonorisation, de la gestion des attelages et un câblage simplifié[WGH 2]. La découpe laser et l'impression 3D amènent les modélistes et les artisans, voire les industriels, à proposer de nouvelles réalisations concernant les pièces détachées, les bâtiments et le décor[LR 7].
Les années 1940
Train jouet en tôle, 1949. La locomotive reproduite est simplifiée à l'extrême : les essieux moteur, sûrement plus nombreux, sont réduits au minimum. Le bloc moteur utilisé est sans doute le même pour tous les engins moteurs du fabricant.
Les années 1960
Reproduction d'une BB 67000 par Jouef en 1964. La forme générale est bien restituée, mais certains détails manquent de finesse ou de réalisme, comme les engrenages visibles sous les bogies ou l'attelage énorme.
Les années 1990
Les années 1990 sont celles du perfectionnement des modèles, qui gagnent progressivement en finesse, comme cette machine prussienne à l'échelle HO, fabriquée par Fleischmann.
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Deux grandes organisations se partagent la normalisation des éléments nécessaires à la pratique du modélisme ferroviaire, comme les gabarits, les courbes, les roues ou, pour les amateurs, les modules de réseaux[L 26] :
Le MOROP et la NMRA travaillent de concert à définir certaines normes, comme celles des commandes électriques numériques dites digital. Les amateurs sont plus enclins à suivre l'une ou l'autre des instances de normalisation en fonction des thèmes et des marques qu'ils choisissent.
En France, la Fédération française de modélisme ferroviaire (FFMF) joue ce rôle depuis 1953. De nombreuses associations locales relayent la FFMF au niveau local.
Les amateurs intéressés par des thèmes particuliers se regroupent aussi en associations, les principales étant l’AFAN (Association française des amis du N), pour les amateurs de l'échelle 1:160[19], le Cercle du Zéro, pour les amateurs de l'échelle Zéro (1:43,5)[20], le GEMME (groupe d'étude du modélisme à voie métrique et étroite)[21], qui regroupe les amateurs de voies étroites et l'AMFI (Amicale des modélistes ferroviaires indépendants)[22].
En Belgique, depuis 1982, la Fédération des associations belges d'amis du rail[23] regroupe les associations et les individus au sein de sa commission modélisme. La Fédération belge du Zéro regroupe quant à elle les pratiquants de l'échelle 1:43,5[24].
On trouve également de nombreux regroupements de modélistes hors club, dans le cadre de rencontres virtuelles sur des forums. Ces forums peuvent dépendre d'une revue, auquel cas la plupart des thématiques seront abordées, mais, le plus souvent, ces forums sont dédiés à des thèmes particuliers, comme la voie étroite, les trains français actuels ou le modélisme ferroviaire nord-américain.
Il n'y a pas d'échelle de réduction idéale, celle-ci dépend du projet et des envies du modéliste[WGH 4]. Les échelles en modélisme ferroviaire sont souvent imposées par la demande du public quant aux contraintes de vie (taille des habitations, budget) et par les techniques de construction utilisées (taille des boudins des roues, présence des attelages...)[MR 2]. Une réduction stricte à l'échelle est impossible, à moins de travailler à des échelles très importantes (1:10 et plus)[L 18]. Le choix de l'échelle se base sur l'expérience personnelle ou partagée[WGH 4].
La taille des trains est désignée par l'échelle mais aussi par l'écartement des voies[MR 2].
Dans les premiers temps du modélisme ferroviaire, les échelles n'avaient guère d'importance. Du fait que les proportions de modèles étaient dépendantes de la mécanique et des contraintes de fabrication, la normalisation se faisait par l'écartement entre les rails miniatures. Les échelles de l'époque désignent donc les écartements, sans distinction entre voie normale ou voie étroite. Les écartements phares des leaders du marché sont ensuite suivis par les nouveaux arrivants, décidés à garantir l'interopérabilité de leur matériel. C'est ainsi qu'apparaîtront le I et le 0, futurs écartements de référence pour les productions modernes, alors que le IV et le III ont disparu à présent. La multiplication des fabricants et la volonté de faciliter la compatibilité ont amené à normaliser ces valeurs.
Les écartements anciens étaient mesurés au niveau de l'axe des rails, ce qui pouvait laisser des incompatibilités liées à l'épaisseur des rails et à la tolérance des calages d'essieux[9]. À présent, les échelles modernes voient leur écartement mesuré depuis la face interne des rails. Les écartements anciens sont les suivants[9] :
Un certain nombre d'échelles de reproduction existent, repérées par un rapport (1:87, 1:220…) ou une lettre ou un chiffre (HO, O…) et normalisées par la NMRA[25] et le MOROP[26], sauf mention contraire.
La lettre ou le chiffre désignant l'échelle est au masculin : « le HO », « le Zéro »… La prononciation de la désignation est parfois donnée pour faire la différence entre le chiffre zéro et la lettre O, ainsi que la notation utilisée aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Les échelles normalisées les plus souvent rencontrées sont :
Rapport de taille entre quelques échelles répandues[Note 8].
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Il existe beaucoup d'autres échelles, normalisées ou non, confidentielles pour la plupart.
Les différents écartements de trains de jardin à vapeur vive (Live Steam en anglais) sont le 1/2" (1:24), 3/4" (1:16), 1" (1:12), 11/2" (1:8), 21/2" (~1:5) et 3" (1:4) ; 3, 5 pouces, 5 pouces et 7 ¼ pouces pour l’Europe.
Ces modèles sont majoritairement des reproductions de locomotives à vapeur, alimentées en charbon ou en gaz, et sont parfois capables de tirer plusieurs centaines de kilogrammes. La normalisation de ces échelles se fait souvent par l'écartement des voies sur lesquelles ces modèles peuvent circuler.
Les échelles anglaises ont une désignation basée sur la réduction en millimètres d'un pied réel, ainsi que quelques particularités.
Les petites échelles tout d'abord, avec l'échelle N, réduite au 1:148 au lieu de 1:160 pour le N standard, roulant sur de la voie de 9 mm d'écartement pour la reproduction de la voie standard à l'échelle réelle ou le 2mm scale[Note 9],[28], échelle de réduction 1:152 pour un écartement réduit des voies normales de 9,42 mm. Populaire dans les années 1950, elle est devenue, sous l'appellation 000, une échelle aux normes fines.
Les échelles HO et TT ont leurs équivalents, à savoir le 3.5mm scale et le 3mm scale, sans qu'il n'y ait d'incidences sur ces échelles contrairement aux multiples définitions du 4mm scale[Note 10], désignation regroupant les trains à l'échelle 1:76,2 comprenant trois reproductions d'écartement de voie normale :
Pour les échelles plus grandes, il existe également des particularités : le 7mm scale[Note 11], reproduisant l'échelle 1:43,5 à voie normale sur une voie à l'échelle réduite à 32 mm d'écartement, comme le Zéro normalisé. La désignation Zéro est d'ailleurs courante[31] : l'échelle ScaleSeven[32] (S7), norme fine reproduisant l'échelle 1:43,5 à voie normale sur une voie à l'échelle réduite de 33 mm d'écartement, et non 32 mm.
Le Japon ne dispose pas d'instances de normalisation pour le modélisme ferroviaire. Les modélistes s'appuient donc sur les standards de la NMRA, du MOROP ou sur les propositions des fabricants pour reproduire les nombreux trains de l’archipel nippon. Cela concerne les échelles classiques, comme le HO et le OO, qui, au Japon, est réduit au 1:80 pour reproduire la voie de 1 067 mm, majoritaire dans l'archipel, sur une voie réduite de 16,5 mm. Le N japonais est quant à lui réduit au 1:150 pour reproduire la voie de 1 067 mm sur une voie réduite de 9 mm.
D'autres écartements existent, reflétant les particularités des écartement des rails au Japon : le 13mm, réduit au 1:87 pour reproduire la voie de 1 067 mm sur une voie réduite de 13 mm et le 9mm, échelle 1:87, pour reproduire la voie de 612 mm sur une voie réduite de 9 mm[Note 12].
Il existe quelques particularités, liées à la réputation de miniaturisation qu'a le Japon, comme le T, reproduisant des trains de banlieue japonais à voie de 1 067 mm à l'échelle 1:440, par un écartement de 3 mm entre les rails[33], non normalisé, ou le ZZ (écartement de 4,5 mm, échelle 1:350), non normalisé, est produit exclusivement par Bandai au Japon.
Les autres petites échelles sont le ZJ, variante japonaise de l'échelle Z[34] (écartement de 6,5 mm, échelle 1:220), produite par Plusup Co., Ltd. Concerne uniquement le marché japonais[35] ou le M, 1:200 sur voie de 6,5 mm, fabriqué pour le marché japonais par Takara Tomy.
Il n'existe pas de véritable étude publique sur la répartition de chaque échelle, mais il est possible, grâce à une comparaison entre l'étendue des gammes des constructeurs, des articles consacrés dans les revues spécialisées ou par l'observation des réseaux présentés dans les expositions, de se faire une idée.
Pour les grandes échelles, le II ou G a la part belle dans le domaine des trains de jardin. L'échelle O est actuellement, en Europe, une échelle de prestige pour ce qui est des modèles à voie normale, et de ce fait est assez peu répandue, contrairement aux États-Unis, où les coûts sont bien moindres. Le dynamisme de cette échelle vient principalement de la voie métrique et surtout de la voie étroite, notamment depuis quelques années par la montée en puissance de la voie étroite américaine, sous l'impulsion de Bachmann. Aux États-Unis, cette échelle est la troisième en nombre de pratiquants, avec entre 6,3 %[MRH 1] et 8,5 %[I 4] de parts de marché.
L'échelle HO est la plus courante de toutes (67,7 % du marché aux États-Unis en 1992[LR 3] ; 65,7 % en 2009[MRH 1]), probablement parce qu'elle apporte un rapport satisfaisant entre la taille des modèles et la capacité technique à réaliser une reproduction industrielle de qualité à coût raisonnable[I 5]. La place occupée par un réseau au 1:87 reste également raisonnable : une étagère de 40 cm de large le long d'un mur suffit pour un réseau basique[2],[36]. L'amateur disposant d'un grand espace peut aussi, à cette échelle, réaliser la reproduction d'une région entière avec plusieurs gares, des dépôts, des triages... En Amérique du Nord ce genre de réseau à plusieurs opérateurs est monnaie courante.
Petite échelle par rapport au HO, le N est l'autre échelle dominante (16 % du marché aux États-Unis en 1992, soit 40 000 personnes[LR 3] ; de 16 %[I 5] à 21 % en 2009[MRH 1]). La diminution progressive de la place disponible pour les réseaux liés au mode de vie urbain et la grande qualité des modèles récents peuvent expliquer le dynamisme récent de cette échelle[2] ; dynamisme déjà très fort au Japon, notamment grâce aux productions Kato et Tomix, et du fait de la petitesse les logements[LR 1],[3]. Depuis 2009[réf. souhaitée], cette échelle connaît un renouveau en France, du fait de la réapparition-apparition de marques proposant des reproductions de modèles français (Piko, par exemple).
Cantonnée au statut de « gadget » en Europe, l'échelle Z connaît quant à elle depuis quelques années une forte expansion sur le marché américain, notamment grâce au dynamisme de American Z Line (AZL), à la démocratisation des modèles de Micro Train Line (MTL) et la « digitalisation » des modèles, désormais possible aisément. En 2009, elle restait, comme l'échelle S, confidentielle[I 4]
.
Les autres échelles sont assez peu répandues, restant des spécificités régionales, les principales revues ne leur consacrant que de très rares articles. Ainsi, le I a son marché en Allemagne, le S aux États-Unis, le 00 en Angleterre, le TT dans les pays de l'ex-bloc de l'Est.
Outre la différenciation de rapport d'échelle et la reproduction de l'écartement des rails (voie normale, voie métrique, voies étroites), certains amateurs choisissent de reproduire des trains en se basant sur des normes de reproduction (profil des roues, rayons de courbes…) plus proches de la réalité que les normes préconisées par les instances internationales. Les pratiquants de ces normes fines (fine scale en anglais) sont regroupés depuis 1966 sous le terme de Proto (de l'anglais prototypical, désignant le prototype qu'est l'élément reproduit), suivi de la valeur chiffrée de l'échelle choisie : pour l'échelle HO (1:87), on parle de Proto87.
Outre ces rapports de réductions, on trouve des lettres-indices, parfois accompagnés de chiffres permettant de préciser l'écartement de la voie[Note 4]. Deux systèmes existent : le système européen normalisé par le MOROP et le système américain normalisé par la NMRA.
L'absence d'indice indique qu'on a affaire à une voie d'écartement standard (écartement UIC de 1 435 mm, réduits à l'échelle). Pareillement, les voies larges ne sont pas indicées par les instances internationales.
En Europe, la lettre e désigne une voie étroite (les écartements retenus par les industriels étant souvent entre 800 mm et 600 mm) et la lettre m indique la reproduction d'une voie métrique dans la réalité. En Allemagne principalement, l'indice i et l'indice f existent pour voies industrielles et les voies forestières. L'indice z que l'on trouve parfois indique la présence d'une crémaillère[26].
Aux États-Unis, c'est l'indicatif n (pour narrow, « étroit » en anglais) qui indique la reproduction d'une voie étroite[I 4]. Cet indicatif est suivi d'une valeur chiffrée basée sur les unités de mesure anglo-saxonnes et représentant l'écartement réel reproduit ; un chiffre pour une mesure en pieds (Sn3, reproduction de voie de 3 pieds à l'échelle 1:64, deux chiffres pour une mesure en pouces (0n30, reproduction de voie de 30 pouces à l'échelle 1:48. Il n'y a pas de désignation spécifique pour la voie métrique, celle-ci étant une particularité du système métrique[25].
Plutôt que de faire une conversion fastidieuse, la désignation normalisée utilisée dans le pays dans lequel se trouve le chemin de fer reproduit est généralement employée par le modéliste.
Il existe bien entendu des normalisations annexes pour les voies étroites. En Grande-Bretagne, c'est plus souvent la désignation de l'écartement réduit utilisé qui prime. On peut ainsi rencontrer du 009[Note 13] (Double-zéro roulant sur une voie de 9 mm d'écartement), du 0.14, du 0.16,5 (Zéro roulant sur voie modèle de 14 mm, ou 16,5 mm), etc. Les amateurs suivent généralement la désignation donnée par les constructeurs.
Dans le cadre d'une reproduction modéliste, il est possible d'utiliser un même écartement des rails pour plusieurs échelles, afin de reproduire tel ou tel écartement réel. Ainsi un écartement de 9 millimètres permet de reproduire la voie normale à l'échelle N (1/160), la voie métrique à l'échelle TT (1/120), la voie étroite de 750 mm à l'échelle HO, la voie étroite de 600 mm à l'échelle 00, la voie étroite de 550 mm à l'échelle S (1/64) et la voie étroite de 400 mm à l'échelle 0. On parle alors d'écartement de voies plutôt que d'échelle de réduction pour désigner le système mécanique et les voies utilisées.
En Europe, le système des époques permet de situer le matériel ferroviaire dans le temps. Les époques sont définies différemment selon les pays[37] et constituent les différentes variantes de la Norme Européenne de Modélisme 800[38] et ne concernent que l'Europe. Elles sont au nombre de six suivant la norme globale, la sixième époque ayant ou non été implémentée par les fédérations nationales. À chaque transition entre époques correspond une évolution majeure du monde ferroviaire. Ces époques sont parfois subdivisées en sous-époques, spécifiques au pays concerné.
France[39] | Belgique[40] | Suisse[41] | |
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Mise à jour | 2010 | 2003 | 2009 |
époque I | 1832 - 1925 : constitution des réseaux des compagnies initiales, locomotives à vapeur uniquement ; |
1804 - 1925 : prémices des chemins de fer, naissance des compagnies privées et constitution du réseau belge ; |
jusqu'à 1920 : constitution du réseau ferré suisse, développements de la vapeur, débuts de la traction électrique ; |
époque II | 1925 - 1945 : regroupements de compagnies, unification du matériel et de la signalisation, création de la SNCF ; |
1925 - 1945 : suprématie de la traction à vapeur, unification de la numérotation du matériel et création de la SNCB ; |
1920 - 1945 : électrification du réseau ferré suisse, double traction vapeur/électrique ; |
époque III | 1945 - 1970 : unification du réseau sous la bannière nationale, déclin de la vapeur au profit du diesel et de l'électrique ; |
1945 - 1970 : nouvelle numérotation du matériel, déclin de la vapeur au profit du diesel et de l'électrique ; |
1945 - 1970 : fin de l'électrification, diéselisation des machines de manœuvre, mise en service de locomotives et d'automotrices à haute performance ; |
époque IV | 1970 - 1990 : disparition totale de la traction à vapeur, essor de la traction électrique, premières livrées colorées, modernisation du réseau, apparition des TGV ; |
1970 - 1990 : nouvelle numérotation du matériel moteur, remplacement du matériel diesel par des engins électriques, livrées colorées ; |
1970 - 1990 : exploitation avec matériel roulant unifié, marquage UIC, introduction de la caténaire type R ; |
époque V | de 1991 : création des activités de la SNCF, développement du TGV, nouveau logo, apparition de matériels régionaux ; |
de 1991 : lignes et matériels à grande vitesse, libéralisation progressive du trafic fret ; |
1990 - 2005 : plan « Rail 2000 », renouvellement du matériel, apparition de matériels étrangers à grande vitesse, création de rames-bloc, grands travaux d'infrastructures (tunnels) ; |
époque VI | Depuis 2005 :
application de la livrée Carmillon, ouverture du réseau ferré à la concurrence, gestion du matériel régional par les régions françaises. |
Depuis 2005 nouvelles directives (COTIF, TSI) conformes aux directives de l'Union européenne pour le trafic ferroviaire, formation d'un réseau international de trains à grande vitesse, d'un maillage ferroviaire à l'échelle internationale et renumérotation progressive du matériel UIC.
Cette norme n'a pas été officialisée au niveau belge[40]. |
Depuis 2005 : grande vitesse en Suisse, renouvellement du matériel, nouveaux dispositifs de signalisation, rénovation des stations de fret. |
Les époques sont indiquées dans les catalogues de certains fabricants européens, en face de la reproduction d'un matériel, ce qui permet de composer des trains cohérents avec du matériel de la même époque[L 28].
En France, deux époques, plus grandes, sont souvent désignées somme il suit : l'époque « ancienne » avec ses locomotives à vapeur et l'époque « moderne » avec le matériel électrique plus contemporain. Chaque époque présente avantages et inconvénients pour le modélisme : possibilité de trains courts pour la période ancienne, mais prix plus réduits pour le matériel moderne, moins complexe[L 29].
Aucune époque normalisée n'existe pour les États-Unis et le Canada. Le plus souvent, chaque modéliste définit son réseau suivant une décennie[MR 4], définie suivant l'historique des compagnies reproduites ou l'histoire de la région choisie. Il existe cependant plusieurs grandes périodes informelles, les plus marquantes étant premièrement la conquête de l'Ouest, correspondant aux débuts du rail aux États-Unis, et deuxièmement, la transition era[MR 4], correspondant à la période entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, où les engins diesel ont succédé aux locomotives à vapeur. D'après un sondage paru en décembre 2016 dans une revue nord-américaine, la décennie 1950-1959 est la préférée pour plus d'un tiers des modélistes interrogés (36 %), suivie par la période 1990 - présent (13 %) [MRH 5].
En dehors des échelles et des écartements de voie, il existe d'autres normalisations, qui diffèrent entre la NMRA[42] et le MOROP[43]. Cela concerne les systèmes de voie (courbes, aiguillages, coupons de voie, crémaillères, etc.), le Digital, les gabarits de passage des trains, les attelages (dans les années 1980[LP 4]), les roues, etc.
Réseau en Zéro au Museum für Hamburgische Geschichte, Hambourg (Allemagne).
Micro-réseau en HOe d'inspiration Far West.
Réseau en HO du club Rail 86, reproduisant la gare de Châtellerault (France).
Réseau modèle du Rambolitrain, à l'échelle O (1:43,5), reproduisant un dépôt de locomotives français à l'époque de la vapeur.
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La pratique du modélisme ferroviaire a pour principale activité la création d'un réseau (circuit ferroviaire décoré), sur lequel évolueront les trains[WGH 5]. L'activité de détaillage et de patine des trains, voire de construction intégrale des modèles, complète la construction du réseau (voire la remplace)[I 1]. La pratique manuelle couvre un large spectre vu qu'il est possible d'acheter l’ensemble des éléments composant le réseau ou de tout construire soi-même[I 3].
Un sondage français de 1993[LR 2] dévoile ainsi que 83 % des sondés ont un réseau, que 28 % construisent leurs modèles réduits eux-mêmes, et que le budget moyen des sondés est alors de 3 000 francs par an. Un autre sondage[MRH 1] dévoile en 2009 que la dépense moyenne pour le modélisme ferroviaire de la majorité des modélistes nord-américains[Note 14] était, pour la majorité des sondés (40,4 %), de 50 à 100 dollars par mois. En Europe, les modélistes ont un important pouvoir d'achat[4].
Les clubs de modélisme ferroviaire disposent souvent d'un réseau de grande ampleur, offrant parfois aux circulations des dizaines de mètres de voies. Aux États-Unis, les réseaux d'amateurs occupent fréquemment une dizaine de mètres carrés et nécessitent plusieurs opérateurs. À l'inverse, au Japon, les réseaux sont à une échelle réduite (souvent le N[LR 1]) et les micro-réseaux ont la part belle[3].
Les réseaux sont souvent définis suivant une ou plusieurs thématiques, voire une philosophie, un système d'alimentation électrique et certaines méthodes de construction.
Par ailleurs, la pratique du modélisme ferroviaire est souvent perçue comme étant difficile. Elle est cependant grandement simplifiée par les productions industrielles existantes[I 6]. Il est conseillé de débuter par une réalisation modeste pour se faire la main[WGH 5], la surface de 4 × 8 pieds étant citée en example aux États-Unis[MR 2],[WGH 6].
Il existe énormément de thématiques dans le cadre du modélisme ferroviaire, qui peuvent être liées à l'écartement de la voie, la localisation géographique ou encore une époque choisie. Bien entendu, les thématiques détaillées ci-dessous ne sont pas limitatives et il est tout à fait possible de trouver des réseaux et dioramas entrant dans plusieurs de ces thématiques, ou, au contraire, aucune d'entre elles.
Le plus souvent, la pratique du modélisme ferroviaire tend à reproduire des trains dits « à voie normale », c'est-à-dire reproduire les trains des grandes compagnies nationales roulant sur une voie de 1 435 mm d'écartement.
Certains modélistes préfèrent s'intéresser à la reproduction de chemins de fer à voie métrique ou à voie étroite, reproduisant une quantité de trains différents tels que chemins de fer d'intérêt local, chemin de fer industriel, agricole et de campagne. La pratique de la voie étroite est considérée comme étant plus libre que celle de la voie normale. La voie étroite permet également de pratiquer une échelle donnée sur une surface plus petite : en effet, les courbes, les longueurs de quais ou les faisceaux de voie sont souvent moins importants qu'à voie normale[LP 5].
Les modélistes ferroviaires sont souvent passionnés par la reproduction de l'environnement immédiat des trains et des voies ferrées. Cela a mené certains à réaliser des réseaux modèles qui mettent en œuvre des reproductions de maisons ou de particularités géographiques qui vont parfois bien au-delà de la seule construction d'un ouvrage d'art ou du bâtiment d'une gare ou d'un modèle de signalisation qui sera utilisé directement par le train.
Certains réseaux sont même constitués principalement par l'environnement réaliste[Note 3] dans lequel évolue un petit nombre de trains, suivant un thème choisi : minier, industriel, urbain, desserte d'usine ou plus simplement une gare particulière. L'environnement conditionne alors les trains qui s'y trouvent, et met en avant l'ensemble de la maquette plutôt que le train uniquement.
D'autres modélistes préfèrent se consacrer à des chemins de fer d'origine étrangère. Par exemple, en France, il existe de nombreux modélistes ferroviaires qui se consacrent aux trains américains, qu'ils soient à voie normale ou étroite[44]. En Angleterre, la SNCF society regroupe les passionnés de trains français[45]. N'importe quel thème est alors traité.
Tous les réseaux ferroviaires miniature ont un point commun, à de rares exceptions près : faire rouler des trains. Le réseau est donc souvent conçu et optimisé pour avoir un maximum de possibilités de roulement. Dans le cas de la reproduction d'une gare, d'une desserte, d'un embranchement ou d'un quelconque site ferroviaire remarquable, celui-ci est souvent choisi pour ses possibilités de jeu.
Il existe plusieurs manières pour exploiter un réseau miniature : fiches horaires, contraintes aléatoires... Une « coulisse » attenante peut faciliter le stockage des trains, en évoquant un « ailleurs »[MR 3]. Certains réseaux ont des voies étudiées afin d'amener des contraintes d'exploitation supplémentaires, comme des voies trop courtes pour manœuvrer une rame complète. C'est souvent le cas des micro-réseaux.
En Angleterre et aux États-Unis, l'exploitation du réseau est très répandue. Les trains sont manœuvrés suivant des horaires et des contraintes de desserte (clients à livrer)[46]. Cette pratique n'est guère répandue en Europe continentale[LR 8]. Aux États-Unis, où certains réseaux sont spécialement conçus pour l’exploitation[LR 8], un groupe de travail rassemble des modélistes autour de cette thématique[47], une bibliographie et des ressources dédiées existent[LR 8].
À l'inverse, dans le réseau « plat de nouilles » (ou « spaghetti », nommé avec ironie par les avant-gardistes par similitude entre le positionnement sans dessus dessous des rails sur le réseau et des pâtes enchevêtrées dans un plat), le rail tient le rôle principal, au travers d'un enchevêtrement de voies visant à utiliser tout l'espace disponible[L 17]. Les installations sont condensées (par exemple, les quais sont fortement raccourcis[H 1]) pour faciliter le jeu et l'exploitation, au détriment du réalisme et, pour certains, du plaisir du jeu[LP 6]. Souvent présenté par les industriels comme un idéal à atteindre[H 1], ce genre de réseau est souvent celui souhaité par les débutants dont le but est avant tout de faire rouler des trains sur un maximum de voies[MR 3], ou bien aux collectionneurs qui s'intéressent avant tout au matériel roulant sans préoccupation modéliste. Ce type de réseau s'est développé dans les années 1960, et a été courant jusqu'à la démocratisation du modélisme d'atmosphère dans les années 1990[L 17].
Certaines pratiques modélistes amènent à des questionnements, des définitions ou des parti-pris permettant ont défini des courants particuliers et identifiables. Chaque modéliste a aini une manière de faire évoluer son hobby[WGH 5].
Le choix d'un thème particulier et la création d'un réseau ou d'un diorama à l'environnement dédié permet de reproduire sous forme de maquette l'ambiance des lieux réels, que ce soit par le biais d'une reproduction fidèle de la réalité (réalité parfois compressée en longueur du fait de la taille des installations ferroviaires réelles[LP 7]), ou la création d'un lieu ferroviaire respectant toutes les caractéristiques d'une région, d'un activité précise.
Cet aspect du modélisme ferroviaire est appelé modélisme d'atmosphère, référence aux ambiances[Note 15] évoquant la réalité qui se dégagent des scènes réalisées, où le matériel vieilli et patiné est présenté dans un décor complet[2], suivant une exploitation basée sur la réalité. Lancé dans les années 1950 par les travaux de John Allen et son réseau Gorre & Daphetid Railroad[12], le modélisme d'atmosphère s'est progressivement imposé à partir de la fin des années 1970 et le début des années 1980 notamment en remettant en avant la technique du diorama[P 1] pour devenir la tendance actuelle mise en avant par la presse[48]. Certains modélistes vont jusqu'à défendre l'idée que le modélisme d'atmosphère est le « dixième art ».
Au-delà du modélisme d'atmosphère qui cherche à reproduire notre réalité de manière réaliste[Note 3], il existe des réalisations modélistes sortant complètement de l'aspect reproduction de la réalité au sens strict. Ces réseaux possèdent alors, à la manière d'un univers fictif dans un roman, un film ou un jeu de rôle, leur propre univers avec ses règles, ses habitudes, ses histoires, ses habitants... Le train y est souvent présenté comme un vecteur social important, pour ne pas dire majeur : la maquette représente alors une utopie ferroviaire avec tous les détails habituellement mis en œuvre pour suggérer l'impression de vie, en jouant par exemple sur la patine des éléments, l'exploitation du réseau suivant des règles, la justification de tout élément ferroviaire ou du décor d'après une histoire.
Certains réseaux sont des uchronies, où l'histoire du train sur un territoire donné est réécrite, par le biais d'un changement qui n'a pas eu lieu dans la réalité (loi interdisant les camions et donc favorisant le train, par exemple)[LR 9].
Le « Xe art » est une pratique du modélisme ferroviaire défendue par certains modélistes ferroviaires. Jacques Le Plat, modéliste ferroviaire belge, en est le principal défenseur, et l'a théorisé par le biais d'une tribune en 1998 dans Loco Revue[LR 10] et de la publication d'un manifeste en 2000[50]. Il y défend le fait qu'au-delà des réseaux modèle, de la recherche du réalisme et de la technicité de ce « jouet scientifique », il faut relever également le souci de véhiculer par le modélisme ferroviaire l’émotion et la poésie. C’est ce que de nombreux artistes, peintres, écrivains, photographes et musiciens ont démontré en un peu plus d’un siècle au travers d’œuvres d'art célébrant le thème du chemin de fer[51].
Dans le domaine du train miniature, ce sont les ferromodélistes qui ont pris le relais avec des créations sensibles, traitées de manière véritablement artistique, et ce depuis les années 1930 : le Madder Valley Railway de John Ahern à partir de 1939 (Angleterre), les réseaux de Minton Cronkhite (États-Unis) à partir de 1933, les Delta Lines de Frank Ellison (États-Unis) en 1941, ou le travail postérieur de John Allen sur le Gorre & Daphetid Railroad (États-Unis) sont pour Jacques Le Plat les précurseurs de ce dixième art[52]. Leurs réalisations visent d’abord à rendre une atmosphère particulière, telle qu’ils la ressentent et à communiquer leurs sentiments aux spectateurs, suivant le principe du modélisme d'atmosphère. Le traitement en trois dimensions et animé des réseaux miniatures serait de « l'art en 3D [MR 5] », des œuvres relevant à la fois de la peinture, de l’architecture et du théâtre. De cette idée découle, pour les défenseurs du Xe art, le fait que le modélisme ferroviaire constitue une forme artistique inédite, et qu’il n’est pas usurpé de vouloir l'élever au rang d’un art à part entière, le dixième, vu que les rangs précédents sont déjà attribués à d’autres disciplines[52].
Un micro-réseau (en anglais micro layout) est un type de structure de réseau ferroviaire miniature, qui se distingue des réseaux conventionnels par une surface très réduite, et une exploitation faisant place au maximum de manœuvres possibles[53],[54],[VL 2]. On ajoute parfois à ces signes distinctifs une structure inusitée (par exemple le shoe-box layout, réseau conçu dans une boîte à chaussures), une forme particulière (pizza layout[Note 16]), un tracé de voie connu[55] (Timesaver, Inglenook Sidings, aller-retour, etc.) ou extrêmement compliqué et retors pour les manœuvres.
Le micro-réseau est parfois qualifié de « diorama animé » ou de « diorama roulant », du fait de sa surface réduite, caractéristique du diorama ferroviaire, mais néanmoins fonctionnel.
Les micro-réseaux sont souvent une spécialité japonaise, du fait du manque de place dans les logements, ou anglaise[Note 17]. Des concours sont organisés, notamment à l'occasion de Expo Narrow Gauge en Angleterre ou Expométrique en France[VL 2].
Il existe des trains de jardin destinés, contrairement à la majorité des modèles, à être installés à l'extérieur, permettant, par l'espace disponible, de pallier certaines des difficultés du modélisme « d'intérieur ». Le décor est alors le jardin lui-même, avec de petits arbres ou des ouvrages d'art créés en fonction du terrain existant[L 26],[L 7]. Le train de jardin serait une activité plus propice à une pratique en famille[WGH 2].
Les modèles réduits de jardin sont cependant d'une certaine taille, destinée à éviter les soucis mécaniques liés à l’extérieur (météo, humidité, poussières...). Ainsi, les réseaux à des échelles inférieures au 1:32 (échelle I) sont extrêmement rares[L 30]. Les trains de jardin sont donc fabriqués pour parer aux intempéries[L 26].
Il existe globalement deux types de trains de jardin Tout d'abord des modèles d'une échelle allant de 1:32 à 1:19, normalisés par les échelles G et II et utilisant une voie commune de 45 mm d'écartement[L 26]. Ces modèles fonctionnent soit à l'électricité, alimentés par la voie ou par une batterie, soit à la vapeur qui est produite par des brûleurs à gaz ou à alcool. Ces derniers sont appelés modèles des trains à vapeur vive[L 7].
On trouve ensuite des modèles à grande échelle (du 1:12 au 1:4), souvent fabriqués de toutes pièces, sur lesquels il est possible de s’asseoir, ou d'être tracté, assis dans une voiture. Historiquement créés en Angleterre, ces trains à vapeur que l'on chevauche sont souvent réellement alimentés au charbon, au fioul ou au gaz[L 31].
La thématique de la voie étroite (et métrique) avec des trains souvent hors des conventions et des normes, est une discipline à part entière. Celle-ci s'affranchit des contraintes liées aux grandes compagnies : matériel en grandes séries, livrées définies, signalisation réglementée[Note 18],[56]. Le modéliste peut ainsi créer sa compagnie, son matériel roulant, son historique... Cette pratique permet de s'affranchir du réalisme pour aller vers le principe « d'atmosphère » incitant à une création, tout en conservant cependant une notion de cohérence[56].
Cette thématique est apparue en Angleterre et en Amérique du Nord (notamment portée par John Allen aux États-Unis), où elle est très répandue, avant de venir en Europe continentale[56]. Les avantages présentés sont ceux de la voie étroite (gain de place), la possibilité de facilement démarrer le modélisme (matériel éclectique) ou de changer de thème pour les modélistes chevronnés[56].
Une presse spécialisée existe pour cette pratique : Voie Libre, dont le titre désigne également cette pratique en francophonie, et la Narrow Gauge and Short Lines Gazette dans les pays anglophones (Amérique du Nord principalement), présentant des réalisation de très grande qualité[57].
Les modèles de trains électriques sont traditionnellement alimentés en courant continu à 12 volts. leur commande se fait à distance, par un régulateur. Depuis 2000 environ, on assiste à la généralisation des systèmes de commande « Digital », conçus autour d'une alimentation en courant continu haché à haute fréquence. Avant 1950, le courant alternatif était habituel, sans doute à cause du faible coût de production — par un simple transformateur ; les systèmes de propulsion mécanique des débuts ayant disparu à partir des années 1930.
Le système le plus classique et le plus répandu, encore largement employé est une alimentation 0-12 volt en courant continu. Ce système a été adopté par la majorité des constructeurs. L'alimentation se fait par les deux rails, l'un étant le positif, et l'autre le négatif. Il est alors nécessaire d'avoir des essieux isolés et la présence de certaines configurations de voies particulières, que sont le triangle, la raquette et la diagonale nécessitent certaines précautions (rails de coupure, commutateurs) afin de ne pas faire de courts-circuits[2],[P 2].
Historiquement, les méthodes de fabrication n'isolent pas les deux roues d'un même essieu. L'alimentation se fait par le biais d'un rail placé dans l'axe de la voie. Le captage du courant se fait par un patin métallique situé sous la locomotive, suivant son axe longitudinal ; le retour du courant est assuré par les roues et deux rails « porteurs ».
Par souci de réalisme, le troisième rail a été progressivement « estompé », en le transformant en un alignement de plots seulement visibles sur les traverses. La marque Märklin, dont les trains sont alimentés en courant alternatif, a conservé ce système, qui permet de réaliser simplement les configurations de rail impossibles avec le système « deux rails »[2],[P 2].
Le principe du système « trois rails » peut être converti dans le cadre d'un réseau miniature fonctionnant avec un système réaliste de captage du courant, comme un captage par troisième rail sur le côté (cas de nombreux métros) ou par caténaires : la caténaire ou le troisième rail alimentent le train miniature, avec retour du courant par la voie, comme en réalité. L'utilisation d'une caténaire simplifie le câblage des appareils de voie, améliore le captage du courant[P 3], mais réduit l'accessibilité aux trains. En 2009, un grand réseau à l'échelle O, alimenté par un troisième rail latéral, est présenté dans les locaux de l'AFAC, gare de l'Est à Paris[11].
Depuis le développement de l'électronique grand public dans les années 1980, il est possible de piloter son réseau par un système à commande numérique. Celui-ci utilise des transmissions électriques à haute fréquence et des décodeurs sur les véhicules moteurs. Ainsi, deux fils d'alimentation suffisent pour assurer la commande de tout un circuit. Quelques précurseurs proposent ce nouveau système, tel que Hornby avec la commande « Zéro 1 »[P 2] ou Märklin.
Mais c'est courant 2000 que beaucoup de marques ont démocratisé ce système de commande, en lançant chacun son système « Digital » avec sa propre norme. Depuis a eu lieu une concentration vers le format Digital Command Control (DCC), soutenu par la NMRA et le MOROP[Note 19] et à présent plus ouvert de tous les protocoles.
Lors de la création d'un réseau, la presse et les détaillants spécialisés conseillent maintenant cet équipement à la place du transformateur conventionnel pour toutes les fonctions supplémentaires qu'il propose : avoir plusieurs locomotives sur la même voie, commandées indépendamment ; permettre un ralenti fin avec effet d'inertie ; commander des accessoires (éclairage du convoi, fumigène, attelage et dételage automatique) ou des accessoires à pied d'œuvre (aiguillages, signaux, etc.) ; mettre en place une sonorisation réaliste embarquée dans les locomotives, proportionnelle à la vitesse et reproduisant les sons de freinage[L 32].
Tout l'ensemble peut être supervisé par un smartphone, une tablette tactile ou un ordinateur, en l'interfaçant simplement avec la centrale de commande[LR 11]. Des informations peuvent être communiquées par la locomotive vers la centrale de commande : position, vitesse, simulation de consommation, etc., accentuant les possibilités de simulation[L 32]. Depuis 2008, certains décodeurs embarqués[58] et toutes les nouvelles stations de commande supportent de multiples protocoles, que ce soient le DCC ou le protocole Motorola (Märklin).
Certains modélistes reprochent parfois à ce système son coût, toujours plus élevé que celui d'un transformateur-régulateur classique, ainsi que l'obligation de modifier les modèles anciens pour leur ajouter un décodeur. Cependant, il va en se généralisant : les nouveautés proposées par les constructeurs sont directement équipées ou aptes à recevoir les décodeurs. En 2018, certains fabricants vendent jusqu'à 60% de locomotives neuves équipées[LR 11]. Les modèles plus anciens non équipés sont souvent dépassés sur le plan de la finesse de reproduction, ou remplacés par de nouvelles reproduction plus fidèles et donc déjà équipées. Par ailleurs, le coût en câbles, interrupteurs et automatismes, nécessaires à l'alimentation d'un réseau classique, est largement réduit par le choix d'une commande numérique.
Côté matériel roulant, les locomotives sont mues par un moteur électrique qui utilise le courant de traction fourni par les rails, plus exceptionnellement par le fil suspendu d'une caténaire ou un troisième rail. Il est également fréquent de trouver une reproduction des fanaux des locomotives. De manière plus exceptionnelle, le courant d'alimentation électrique est utilisé pour animer divers accessoires présents sur les machines, comme la simulation des sons produits par la machine, ou les émissions de vapeur d'une locomotive à vapeur par un fumigène à chauffage électrique.
Ces systèmes annexes nécessitent souvent la mise en place de systèmes électroniques complexes dans le cas d'une alimentation conventionnelle ou dans une machine ancienne. À présent, de plus en plus de firmes conçoivent dès l'origine des modules complémentaires pré-installés, ou à installer facilement dans les machines, afin de simplifier la tâche du modéliste.
Les wagons ou les voitures peuvent aussi utiliser l'alimentation par les rails pour alimenter leur éclairage intérieur ou des feux de fin de convoi. Dans le cas d'une alimentation classique, plusieurs solutions existent. La mise en place de batteries et d'accumulateurs dans le matériel roulant permet d'avoir une source d'énergie non dépendante des variations de la tension dans la voie. Autre solution, le développement de systèmes à alimentation permanente autorise ces effets sans imposer de gros circuits complémentaires.
Dans le cas d'un réseau Digital, tout le processus d'alimentation des accessoires, tant sur les machines que sur le matériel remorqué, est simplifié, le train recevant en permanence une alimentation électrique. De nombreuses fonctions peuvent alors être envisagées, comme une commande réaliste des feux des machines (allumage et extinction), un système de dételage à distance ou une commande du mouvement des pantographes. Le système Digital tend donc à rendre populaire l'ensemble de ces accessoires, par la simplification apportée.
À certaines échelles (1:32 et au-delà[Note 20]), la puissance de la machine peut être fournie par une reproduction de son mode de fonctionnement. On trouve ainsi de véritables locomotives à vapeur miniatures, sur lesquelles l'alimentation électrique, s'il y en a une, ne sert qu'à commander à distance les organes de la machine à vapeur. Ces machines sont alors qualifiées de machines à vapeur vive (Live Steam en anglais).
L'alimentation mécanique des trains miniatures des premières années, qui se faisait par un système à ressort moteur ou par inertie, a maintenant disparu.
La voie ferrée sur laquelle roulent les trains est un élément vital. Elle se présente sous plusieurs aspects : en « coupons », en voie « flexible », ou à construire soi-même. La voie très majoritairement reproduite est un rail de profil Vignole ou UIC posé sur des traverses en bois. La plupart des fabricants de trains miniatures proposent une gamme de voie, plus ou moins compatible avec la concurrence. Il existe également des industriels et artisans spécialisés dans la fourniture de voie miniature, comme l'anglais Peco, le canadien Fast-Tracks ou l'américain Micro Engineering Compagny.
Dans les années 1980, les profilés de rail étaient disponibles en acier, laiton et maillechort. Cette dernière matière a supplanté l'acier sensible à la rouille[P 4] et le laiton peu réaliste[P 5].
Toutes les voies sont normalisées quant à la hauteur du rail, désignée par un profil par le MOROP, représentant la hauteur du rail en dixièmes de millimètre[59] ou par un code par la NMRA, représentant pour cette dernière le rapport de la hauteur du rail donné en millièmes de pouce[60]. La norme MOROP reprend la norme NMRA dans ses désignations, et c'est le système à codes qui est le plus utilisé (Amérique du Nord, Angleterre, France, etc.). Aux États-Unis, en 2011, la voie en code 83 (0,083 pouces (2,1082 millimètres) de haut) est la plus populaire pour le HO à voie normale, après celle en code 100 (0,100 pouces (2,54 millimètres))[MR 6].
Les coupons, sont des éléments de voie vendus sous forme de morceaux de longueur définie, au travelage rigide, éclisses incluses. Les longueurs sont définies suivant la gamme du constructeur qui les compose. Il suffit d'assembler des éléments de voie en coupon, droits ou courbes, pour avoir un début de réseau. Inclus dans les coffrets de départ[MR 6], les coupons sont simples à utiliser pour créer un premier réseau, mais le fait d'assembler de petites longueurs les unes derrière les autres conduit à des pertes de courant, des irrégularités et des défauts d'alignement qui peuvent amener à des déraillements[MR 6].
Les coupons sont parfois vendus avec une semelle souple indéformable[Note 21] représentant le ballast (par exemple, la voie Unitrack de Kato ou la voie Geoline de Roco)[MR 6]. Outre l'aspect esthétique voulu plus réaliste, cette semelle permet de poser la voie sur de la moquette et d'amortir les bruits en cas de pose sur une planche. L'épaisseur de cette semelle souple n'étant pas normalisée, la majorité des voies « pré-ballastées » ne sont pas compatibles entre elles.
Les voies en coupons sont normalisées par la NMRA pour les États-Unis, mais pas par le MOROP en Europe, où les valeurs de longueur du coupon, des rayons de courbe ou les angles de déviation des aiguilles sont définis par les constructeurs[61].
La « voie flexible », aussi appelée voie « au mètre » du fait de la longueur approximative du coupon lors de sa vente[P 3], est constituée d'un travelage semi-rigide. Moins chère à l'achat, il est possible de la mettre en forme à loisir et d'en couper les longueurs dont on a besoin, ce qui permet de réaliser tous les réseaux possibles, avec tous les rayons de courbes imaginables[P 3]. Les pertes électriques sont bien moins importantes, car les coupures et les éclissages sont moins nombreux. La préparation de la plateforme où placer la voie, suivie de la mise en forme et la pose de celle-ci s'avèrent un peu plus délicates[MR 7] et l'éclissage est à assurer par le poseur de voie[P 3], mais c'est la voie la plus utilisée par les modélistes[MR 6]. Introduite par la firme belge Elec à la fin des années 1940, l'utilisation de la voie flexible se répand véritablement à partir des années 1960[LP 8].
Les aiguilles sont adaptables aux deux systèmes, coupons ou voie flexible. Il existe toute sorte d'aiguilles, avec des angles de déviation plus ou moins importants.
Pour les États-Unis, la NMRA normalise les angles de déviation des aiguilles[62] par rapport au nombre d'unités nécessaires pour obtenir une unité de distance entre les voies qui se séparent[MR 6]. Les angles de déviation les plus populaires y sont en 2011 les aiguilles n°4 et n°6[MR 6].
La plupart des constructeurs européens proposent quant à eux leurs propres rayons de courbure et angles de déviation[61].
Certains modélistes posent eux-mêmes leur voie et construisent leurs aiguillages afin d'avoir le modèle de leur choix. Ils utilisent pour cela des profilés de rail miniature, des traverses en circuit imprimé, sur lesquelles le rail est soudé, et d'autres en bois. Certains posent même des tirefonds miniatures pour maintenir la voie, comme en réalité[63]. La construction des appareils de voie est présentée comme étant plus économique[63].
Cette pratique, longtemps réservée aux modélistes expérimentés ou aux pratiquants du modélisme Proto, tend à se démocratiser pour sa souplesse à s'adapter aux exigences des modélistes. L'apparition de systèmes facilitant la construction, comme ceux du canadien Fast-Tracks, démocratise cette pratique[64].
Le réseau est le nom donné à la maquette de présentation décorée sur laquelle circulent les trains. Il est composé d'une structure sur laquelle sont placés, après définition d'un plan suivant les contraintes choisies ou imposées, les voies, le décor et les bâtiments, ainsi que, bien entendu, les trains.
La conception du réseau miniature est la première phase de réalisation de la maquette. C'est là que vont se rencontrer le thème choisi (lieu, époque), le système d'alimentation voulu et que seront définies les spécificités liées aux trains qui circuleront, à l'échelle choisie, et aux souhaits du modéliste.
La taille du réseau et son emplacement sont également réfléchis à cette étape[LW 1]. Le stéréotype du réseau ferré miniature représente un très grand circuit établi à demeure, dans une pièce dédiée ; ce qui devient un prétexte pour ne pas se lancer dans le modélisme ferroviaire[LP 9]. Quelques modélistes choisissent ce type d'installation, chronophage en temps et en moyens[12], mais beaucoup d'autres préfèrent d'autres types de réseaux, allant des micro-réseaux à des installations modulaires, en passait par un « réseau étagère » établi le long d'un mur, un plateau amovible assorti au mobilier[LP 9],[P 6],[P 7], voire le jardin.
Lors de la conception, une série de croquis, puis plusieurs plans à l'échelle, réalisés à la main ou en DAO[Note 22], permettent de poser les idées sur le papier. Des publications[65],[66], ou des sites internet[67],[68] proposant des plans existent pour faciliter la création du réseau. Le plan est affiné par la suite pour inclure les contraintes éventuelles et, pour les réseaux installés à demeure, s'adapter à d'éventuels handicaps[P 7],[H 2] (sous-pente, piliers de soutien, appareils domestiques...) et d'éventuels couloirs de circulation et autres accès[LW 1].
Certains modélistes réalisent une pré-maquette à l'échelle 1:5, 1:10 ou 1:20 de leur futur réseau, afin de voir l'agencement des différents éléments entre eux, d'éventuelles incohérences de tracé ou de décor, voir éventuellement son emplacement dans le lieu où il sera exposé[P 8],[69],[H 3]. Dans le cas d'une conception in-situ, le plan peut être dessiné sur du papier, à l'échelle 1:1, sur le sol de la pièce[P 8],[LW 2].
Un certain nombre de règles existent pour la conception du réseau[H 4] : elles sont d'ordre technique, comme la création de rampes et de pentes, la conception de rampes hélicoïdales[Note 23], les gabarits de passage des trains ou la mise en application du type d'alimentation choisie. Les voies obéissent également à des règles techniques pour éviter les erreurs de tracé ou les déraillements[H 5].
L'autre aspect est plus esthétique et ludique, et va permettre de réaliser un réseau qui soit agréable à exploiter et à observer, avec un bon équilibre entre voies et décor[P 4]. Cela peut se traduire par le choix des rayons de courbe larges pour que la circulation du train soit visuellement plaisante, la mise en place d'artifices pour camoufler le passage d'un train quand il ne doit plus être vu (passage derrière une rangée de bâtiments, une forêt, sous un pont, etc.) ou la mise en place des éclairages permettant de souligner un point particulier de la maquette[H 6]. Au niveau du tracé, le modéliste cherchera à ce que l'agencement des gares, des garages et des coulisses rende le jeu ferroviaire intéressant[P 9].
Afin d'évoquer le fait que le train vienne de « quelque part » et se rende « ailleurs », le réseau est souvent côté d'une ou plusieurs coulisses[H 7]. Comme au théâtre, il s'agit de la partie du réseau qui n'est pas visible par les spectateurs. Cette idée de coulisse, initiée en Grande-Bretagne, est introduite auprès du public francophone en 1981[L 21].
C'est là que sont formées, manipulées et stockées les rames, mais aussi par là que passent les trains se rendant en différents points du réseau pour apparaître face au public[MR 3]. Les coulisses pouvant être un élément primordial pour la circulation, elles sont souvent pensées dès la conception du réseau[MR 3]. Pour marquer leur neutralité, les coulisses sont habituellement non décorées ou peintes en noir. Elles peuvent être placées au même niveau que la partie décorée ou se trouver sous le réseau[H 7].
Le tracé des voies, de par son importance dans le jeu ferroviaire, fait souvent l'objet de publications spécialisées[65],[66], voire de réflexions associatives[70].
Outre le fait d'être adapté à une structure, et d'être souvent équipé d'une coulisse, le tracé des voies répond également à certaines caractéristiques[65],[H 8], souvent définies par des termes anglo-saxons.
Le tracé le plus courant est l'ovale de voie, tracé-type des voies fourni dans les coffrets de départ. Il permet au train de « tourner en rond ». Ce type de tracé est souvent décrié du fait que le train passera immanquablement plusieurs fois au même endroit, et que le décor semble cerné par la voie[H 1]. Pour Clive Lamming, « c'est du train-jouet miniaturisé et sédentarisé »[L 16]. Équipé d'une coulisse et d'un fond de décor, ou fortement agrandi et déformé, ce type de tracé reste cependant une bonne base pour s'amuser[H 9]. L'avantage de ce type de réseau est qu'il permet de faire tourner les trains en continu, dans un but purement contemplatif[I 7].
Le point à point (point to point) est une autre possibilité par rapport à l'ovale. Les trains vont d'un point à l'autre du réseau, chaque extrémité étant une impasse. Cela peut correspondre à deux gares, ou à une gare et une coulisse. Ce type de tracé est fortement adapté aux réseaux installés dans des étagères[L 33]. Dans la plupart des cas, les trains doivent manœuvrer pour repartir dans l'autre sens. Une variante est le point à boucle (point to loop), et permet de tourner le train dans la boucle, qui correspond la plupart du temps à la coulisse, avant de le faire revenir à son point de départ.
Les autres formes sont l'os de chien (dog bone), composé de deux boucles, reliées par les voies, ce qui donne une forme analogue à un os de chien et le réseau de manœuvres (swiching layout), créé uniquement pour manœuvrer les trains. Il peut alors s'agir d'un dépôt, d'une usine ou de toute autre place où les trains sont contraints à de nombreux mouvements.
Les gares en elles-mêmes sont des lieux d'opérations, et leur typologie est la même que celle des gares réelles[H 8],[46] : gare de passage, gare terminus, gare de rebroussement, gare de bifurcation... Les industries et services le long des voies peuvent aussi intégrés à la réflexion sur le tracé des voies, afin de permettre des opérations réalistes et intéressantes[46].
Il existe de nombreux types de structures pour un réseau modèle, chacun adapté à l'usage qui peut être fait. La plupart du temps, le réseau est constitué d'une simple planche sur laquelle sont fixés les rails, et où est construit le décor. C'est là la conception la plus simple, qui tend à évoluer par la suite à mesure que l'on s'approche du modélisme ferroviaire, avec des variables suivant le fait que le réseau doive être mobile ou non. Cependant, la plupart des structures restent en bois, bien qu'il soit possible d'utiliser d'autres matériaux (carton, mousse expansée[71],[72]...).
On trouve en Europe de plus en plus de présentations en caissons, également appelés show-cases[Note 24] (parfois francisé en « caisson de présentation » ou « module fermé »), qui permettent une présentation propre de la maquette comme un petit théâtre, avec un éclairage et un fond de décor réalisé par peinture ou photomontage et permettant de fermer la scène[73],[LW 3]. Cette configuration permet de mieux protéger le décor des chocs et de la poussière.
Outre ces présentations, il existe deux grands types de structures pour réseaux d'intérieur : les réseaux « modulaires » et les réseaux « fixes ».
Les « réseaux modulaires[74] », démontables et transportables, sont plébiscités par les modélistes amateurs d'expositions et de rassemblements[LW 4]. Leur conception est alors pensée au plus pratique : le réseau est alors découpé en plusieurs tronçons, normalisés ou non, afin de permettre son transport et son raccordement à d'autres modules, suivant un ordre défini ou non.
Le but initial du « modulaire » était de permettre de grands rassemblements de modélistes. Ces réseaux ont été initiés pour la France en 1980 par la FFMF[75] ; dans les années 1990, le module devient un moyen de transporter plus que de se rassembler, les réseaux sont constitués de modules non-normalisés formant un ensemble cohérent[RMF 8]. Il existe de nombreuses normes modulaires, présentant plus ou moins de notoriété : celles de la FFMF en France[75],[76], de la NMRA aux États-Unis (N-Track pour l'échelle N, aussi utilisé aux Pays-Bas et en France[H 10]) et dans la zone d'influence de l'association[77], de la FREMO dans les pays germaniques[78], ou celles du Module Junior en Europe[79] pour les débutants.
La construction d'un réseau modulaire est souvent plus simple : on travaille module par module[P 6], mais cela peut coûter plus de bois[LW 4]. Le raccord entre modules est souvent très marqué par une rainure peu esthétique[LW 4]. Ces modules ne permettent pas facilement l'utilisation de certains procédés, comme la construction de boucles de retournement, de rampes hélicoïdales[Note 23] ou de réseaux à plusieurs niveaux sans que cela n’accroisse la complexité de réalisation[H 11].
Réseau composé de modules FREMO assemblés entre eux pour créer un seul et unique réseau.
Réseau d'exposition australien, constitué de modules présentés en show-case.
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Les réseaux installés à demeure, dits « réseaux fixes », sont construits de manière définitive à leur emplacement[Note 25]. Plusieurs techniques existent pour construire ces réseaux[80], comme la conception d'une structure de couples en bois, qui soutiennent le décor.
La technique du L-Girder ou « porteur en L »[LW 5] permet de réaliser des réseaux à la structure très modulable, permettant de changer des portions entières de décor sans avoir à attaquer des travaux titanesques. Cette technique est très courante aux États-Unis depuis sa présentation par Linn Westcott dans le numéro de septembre 1963 de Model Railroader[81]. Présentée comme révolutionnaire[81] commence à être connue en Europe[82].
À l'extrême, dans le cadre d'un réseau prenant une pièce entière, des galeries de service peuvent être aménagées au travers des couples, sous le réseau[83].
Les réseaux fixes sont plus libres au niveau de leur implantation, dans la mesure où la seule gène vient des huisseries, d'éventuels appareil domestiques ou d'éléments d'architecture et des passages nécessaires pour intervenir sur le réseau : des trappes de visite sont alors aménagées[LW 1].
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Autres structures et contenants
Il existe bien entendu d'autres types de structures moins connues ou moins usitées. Certains modélistes tentent parfois la farce ou l'exploration de nouvelles possibilités de contenants, souvent dans le cadre de la conception d'un micro-réseau, en réalisant des maquettes dans des structures insolites, comme des boîtes à chaussures, des étuis d'instruments de musique, des valises, etc.[84].
Le décor est ensuite construit sur la structure, avec trois composants différents : la forme (reliefs plus ou moins prononcés), la couleur (couleur des roches ou de la végétation) et la texture (type de roches et de végétation)[MR 8]. La conception du décor est faite de manière à faciliter le mouvement des trains, à faciliter l'intervention sur les voies (pannes, nettoyage), mais aussi à penser ce décor de manière réaliste[H 12] : la montagne qu'on ajoute pour masquer la voie était, dans la réalité, présente avant le train.
Il existe plusieurs types de constructions pour le relief[MR 8]. L'utilisation de plaques de polystyrène pour modeler le relief est la technique la plus fréquente. Une fois le polystyrène découpé et formé, il est enduit de plâtre afin de réaliser un relief lisse[P 10]. Des éléments de décor sont alors intégrés comme les rochers (moulés en plâtre ou sculptés[MR 8],) les tunnels ou les routes. Autre option de structure avec quelques couples en bois entre lesquelles un grillage métallique fin ou des bandelettes de carton sont tendus et mis en forme ; cette structure léfère sera ensuite plâtré[P 10],[P 11],[MR 8]. Le hardshell, ou technique en coquille, utilise du carton et/ou des feuilles de journaux roulées en boules.
Ensuite, c'est l'étape de la mise en place du décor lui-même, avec la réalisation des sols, la représentation des réalisations humaines et de la végétation. Il existe de nombreuses marques proposant des produits de décor[MR 8] (Faller, Bush, Heki, Woodland Senics, Noch, Plastruct, etc.), mais certains modélistes utilisent également des produits naturels : branchages, mousses, sables et terres.
De très nombreux produits industriels et artisanaux[MR 8] ainsi que de nombreuses techniques existent pour reproduire tous les aspects du chemin de fer et de ses alentours : routes, ouvrages d'art, bâtiments, arbres, eau et cours d'eau, etc. La toute dernière étape est l'ajout de détails (« détaillage ») sur les scènes réalisées, de manière à suggérer la vie (ajout de véhicules, de personnages, d'animaux...)[73].
Certaines rares réseaux présentent un décor abstrait, avec juste quelques volumes[H 13]. D'autres, à l'opposé, se focalisent sur le décor, reléguant le train (devenant parfois statique) comme aspect secondaire[WGH 5].
Une grande gare à l'échelle HO. Tous les éléments connexes au chemin de fer sont disposés afin de créer l'illusion d'une véritable ville jouxtant les voies.
Scène de découpe d'une locomotive en fin de vie sur un réseau en échelle HO. Ce genre de scène apporte une impression de vie humaine autour des trains.
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Des modélistes construisent eux-mêmes leur matériel[WGH 5], que ce soit en montant des kits, en modifiant des kits (kit-bashing) ou en procédant à une construction intégrale (scratch). Les matériaux de base sont souvent le laiton, la résine et la carte plastique. Ces modélistes, minoritaires, sont souvent considérés comme une élite[L 27].
Les kits sont en général produits par les artisans diffusant des modèles originaux en petite série. En 1993, les modélistes francophones pratiquaient la construction intégrale de modèles pour 28 % d'entre eux et le montage de kits (43 %)[LR 2].
Il est aussi possible de modifier du matériel du commerce, soit légèrement, soit en profondeur. Il est alors possible d'obtenir des versions rares ou inédites. Cette activité, largement promue par les revues de modélisme ferroviaire et supportée par de nombreuses pièces détachées artisanales, s'appelle le sur-détaillage[L 27]. Le côté technique des modèles réduits peut également être retravaillé, par le changement des attelages pour des reproductions réalistes[L 25] ou une révision de la motorisation[L 27].
La patine du matériel est également une activité habituelle. Il s'agit de reproduire l'usure naturelle du matériel, à savoir la poussière, les traces de graisse et de suie, les chocs, la peinture qui se passe ou s'écaille... Les méthodes sont nombreuses et présentées fréquemment dans les revues.
Il existe une offre de bâtiments en kit, prêts à être montés par les modélistes. Il peut s'agir de kits industriels en plastique ou carton, ou de kits artisanaux réalisés en divers matériaux : plâtre synthétique, laiton ou encore résine[73].
Certains procèdent comme pour le matériel roulant en construisant eux-mêmes intégralement leurs bâtiments, ou en modifiant et combinant des kits. Sont utilisés pour cela des matériaux comme le plastique, le carton plume, le bois, etc.
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Réseau en HOm, représentant les chemins de fer portugais et le tramway de Lisbonne.
Train de jardin installé en extérieur.
Comme d'autres activités modélistes, le modélisme ferroviaire possède sa propre presse spécialisée. Il existe un nombre important de revues de par le monde, la plupart en langue anglaise, souvent spécialisées sur un sujet précis. Model Railroader, fondée en 1934 aux États-Unis, est la toute première revue mondiale, tant en termes de tirage que d'ancienneté. Loco Revue, revue française fondée en 1937, tient la tête des ventes francophones[réf. nécessaire] avec un tirage à 10 000 exemplaires[85], aux côtés des publications du groupe LR Presse. Depuis janvier 2009, Model Railroad Hobbyist, une revue américaine virtuelle et gratuite, financée par la publicité, est disponible en téléchargement uniquement[MRH 6]. Elle remet cependant son modèle économique en question en 2018 en proposant une formule plus complète en parallèle de la version gratuite, mais payante[MRH 7].
Ces manifestations permettent aux modélistes de se retrouver et d'échanger entre eux, mais elles permettent surtout de présenter des réalisations et parfois des techniques au public[I 1]. Les fabricants y présentent leurs nouveautés. C'est également souvent l'occasion d'une bourse d'échange permettant d'acquérir du matériel d'occasion[Note 26].
Les expositions et rassemblements cités ci-dessous sont des évènements d'importance internationale, le plus souvent rapportés dans la presse spécialisée[Note 27].
Fin octobre, a lieu à Swanley dans le Kent Expo Narrow Gauge[86] (ExpoNG), organisé par le Greenwich & District Narrow Gauge Railway Society[87], qui rassemble sur une journée les amateurs de voies étroites et de micro-réseaux, venus de toute l'Europe[VL 3]. Un concours de création de micro-réseaux et dioramas dans un temps limité et suivant un cahier des charges est organisé pour l'occasion. Les modélistes relevant le défi sont invités à présenter leurs réalisations, terminées pour l'exposition.
Les expositions d'envergure internationale sont au nombre de deux : le Mondial de la Maquette et du Modèle Réduit, en juin[Note 28], et RailExpo, anciennement Expométrique, courant novembre, en région parisienne. Ces expositions sont l'occasion pour les fabricants de dévoiler leurs nouveautés, relayées par les revues et les sites internet.
Des expositions ont également lieu en province. Les principales, en termes d'affluence et de couverture médiatique par la presse spécialisée[Note 27] sont organisées par les clubs de Orléans (Salon du train miniature)[LR 12], tous les deux ans en alternance avec celui de Sedan (Rendez-vous d'automne des modélistes et maquettistes ardennais - RAMMA)[LR 13] qui attire 9 000 visiteurs en 2007[88].
La NMRA convention, convention de la NMRA, a lieu tous les ans depuis 1935 aux États-Unis, durant une semaine du mois de juillet[89]. La popularité de l'évènement fait que son emplacement change tous les ans, les éditions étant prévues plusieurs années à l'avance. La National Narrow Gauge Convention a lieu elle en septembre et rassemble tous les férus de voie étroite[90]. Ces conventions prévoient des activités non-ferroviaires pour les compagnes des passionnés[91].
Des rassemblements de modules FREMO ont lieu tout au long de l'année en Allemagne, en Suisse et en Autriche. C'est l'occasion pour les modélistes d'assembler leurs réalisations dans le but de réaliser un réseau de très grande taille[92].
Le Salon du jouet de Nuremberg (Nürnberger Spielwarenmesse) en février n'est pas un lieu d'exposition de maquettes ferroviaires, mais juste une exposition des nouveautés et innovations en matière de modélisme[93], relayées par les revues[LR 7].
Eurospoor a lieu fin-octobre à Utrecht (Pays-Bas) et se présente comme étant la plus grande exposition européenne de modèles réduits ferroviaires[94].
Il existe des présentations de modélisme à toutes échelles, réalisées par des passionnés et ouvertes au public. Il peut s'agir de présentations dans le cadre d'un musée consacré aux chemins de fer réels, comme à Rosny-Rail (Rosny-sous-Bois, France), ou uniquement consacré à la miniature.
On peut citer dans ce dernier cas Miniatur-Wunderland à Hambourg (Allemagne), qui présente un vaste réseau à l'échelle HO, qui serait « le plus grand plateau de modélisme de trains au monde »[95], Ardèche miniatures à Soyons (France), qui exploite un réseau de trains de jardin sur le thème du chemin de fer du Vivarais, ou le Rambolitrain à Rambouillet (France), qui propose des expositions permanentes de modélisme d'un très haut niveau à l'échelle Zéro.
Le modélisme ferroviaire n'est qu'une partie de la passion de bien des pratiquants. Ceux-ci sont souvent très intéressés par le monde ferroviaire en général. Ainsi, en dehors de la pratique modéliste à proprement parler, beaucoup de modélistes prennent du temps pour se documenter sur leurs thématiques de prédilection. Dans le jargon anglo-saxon, ces gens sont souvent appelés Railfans ; en français, ce sont les ferrovipathes.
Cela peut être la recherche documentaire (photos, textes, vidéos, plans, cartographie, archives) à propos d'un chemin de fer voulu, qui leur est parfois inaccessible géographiquement (par exemple un modéliste français reproduisant une ligne américaine) ou temporellement (chemin de fer disparu, matériel réformé, etc.)[I 2]. L'exploration d'un lieu ferroviaire, actif ou non, pour en saisir tous les aspects dans le but de le reproduire (implantation du train dans le paysage, végétation, couleur des roches, architecture rencontrée), est une autre manière de se documenter.
Un cas particulier de recherche et de documentation est la photographie ferroviaire. Elle peut servir de base pour l'observation des mouvements ferroviaires, la documentation, parfois partagée[96], tout comme elle sert à marquer des événements du monde ferroviaire, comme le passage d'un train spécial. À noter que certains photographes ferroviaires ne sont pas modélistes ferroviaires.
Traditionnellement et par moquerie, on soupçonne le père (ou le grand-père) d'offrir un « train électrique » à son enfant pour pouvoir y jouer lui-même[LP 10]. Cependant, le modélisme ferroviaire est une activité d'adulte, qui, bien que familiale[WGH 1], ne peut être pratiquée par les enfants que de manière accompagnée[LP 10]. Le modélisme ferroviaire traverse les champs du jeu les plus courants, allant de la simple action de faire rouler un train sur une voie ferrée, jusqu'à la reproduction la plus soignée possible de la réalité technique et de l'activité ferroviaire à une échelle réduite. Or, si la seule circulation d'un train rudimentaire est une activité praticable par les tout-petits, le modélisme ne l'est plus du tout[LP 10].
Le modélisme ferroviaire est reconnu comme étant un loisir particulièrement complet[97] : il est à la fois nécessaire d'entretenir l'habileté de ses mains pour la construction (menuiserie, électricité, pose de la voie...[I 1]), mais également d'être capable d'effectuer des recherches ou des relevés, de constituer des dossiers documentaires (géographie, économie...[I 1]) ou encore de réfléchir aux possibilités de manœuvres sur un réseau[LP 11],[L 4]. Ces aspects évoluent au gré de la pratique, et dépendent des pratiques du modéliste[WGH 5].
Une formation aux aspects techniques et artistiques est alors primordiale, que ce soit pour un enfant ou un adulte débutant, afin de mettre en œuvre avec succès les différents outils, matériaux et produits nécessaires à la réalisation d'une maquette fonctionnelle et agréable à l'œil[1]. Cela fait que le modélisme ferroviaire est perçu comme un loisir difficile[I 6], mais qui peut s'acquérir avec un peu de pratique[WGH 1].
La crise des vocations dans les années 1990, liée au marché, aux habitudes de consommation et au manque d'encadrement et de propositions envers les débutants[LR 6],[RMF 9], amène la communauté modéliste à se mobiliser pour attirer de nouveaux adeptes vers le modélisme ferroviaire. Les premières actions visent alors les jeunes : sont proposés des stages pratiques d'initiation, des parcours ludiques en exposition et un accueil spécifique dans les clubs de modélisme. Certaines actions sont supportées par des fabricants de trains miniatures[RMF 10].
Les stages pratiques d'initiation sont encadrés par des modélistes ferroviaires et ont lieu pendant les vacances scolaires. Les parcours ludiques ont lieu durant des expositions, et consistent à inviter les enfants à un jeu durant lequel ils pourront réaliser un petit élément de décor et faire des manœuvres sur un réseau. À l'issue d'un parcours de six à huit étapes permettant de découvrir l'exposition, les enfants se voient remettre une revue de modélisme ainsi qu'un mémo comportant l'adresse des clubs proches de leur domicile. De leur côté, ces clubs s'engagent à accueillir des jeunes, qui y reçoivent une formation et parfois une aide matérielle. Le modélisme ferroviaire se rapproche alors d'une activité de loisir de création, comme le théâtre ou le dessin, avec un contenu pédagogique et un « projet de l'année ».
Ces actions ont été mises en place[14] aux États-Unis avec les Juniors College, sous l'égide de la NMRA, créatrice de ce projet ; puis en Allemagne, sous l'égide de la Bundesverband Deutscher Eisenbahn-Freunde (BDEF)[98], la fédération allemande de modélisme ferroviaire, la première édition ayant eu lieu le et enfin en France, au sein de la Fédération française de modélisme ferroviaire, sous l'appellation Juniors du Rail[99], dont le premier parcours en exposition a eu lieu le .
Le principe du Module Junior[79], qui permet de commencer par construire une petite surface de décor traversée par une voie, est une évolution de ces actions : la surface modeste permet de s'initier aux grands principes et aux techniques élémentaires du modélisme ferroviaire puis d'évoluer progressivement vers un réseau complet.
Au tournant du siècle, les fabricants mettent en place des gammes de matériel roulant simplifié, aux prix plus abordables ; c'est le cas de la gamme « Jouef Junior »[RMF 11]. Les revues sont dans ce même mouvement en mettant en place, à la même époque, des rubriques dédiées aux jeunes et aux débutants[RMF 12]. Des publications spécialisées, à destination des modélistes débutants de tous âges, font leur apparition au début des années 2010, comme Clés pour le train miniature[100]. Aux États-Unis, World's Greatest Hobby est une initiative regroupant des fabricants et des éditeurs du domaine du modélisme ferroviaire. Créée en 2015, elle souhaite permettre aux personnes intéressés de se lancer dans le ferromodélisme, au travers de publications et d'ateliers pratiques et familiaux[WGH 7],[101].
La reproduction de l’exploitation ferroviaire fait partie des aspects du modélisme ferroviaire[102].
Certains réseaux, majoritairement en Amérique du Nord, sont conçus pour respecter des règles d'exploitation précises, contraintes par des consignes automatiques et des horaires, ou en mettant en place un jeu consistant à reproduire l'expédition de wagons[103],[P 12],[104]. Chaque rame et chaque wagon possède une fiche indiquant son point de départ et d'arrivée[3]. L'exploitation du réseau se fait suivant des contraintes proches du chemin de fer réel[MR 3] : respect des horaires, manœuvres de desserte, voire incidents simulés.
Le tracé, par des voies limitées en longueur ou sections inaccessibles par un type de matériel, permettent de pimenter le jeu ferroviaire. Il existe ainsi de véritables casse-tête ferroviaires, tel que le Timesaver créé par John Allen[12],[105].
Les trains miniatures peuvent également servir à un apprentissage professionnel dans le monde des chemins de fer. La représentation de la marche d'un train et de ses interactions avec la signalisation et les dispositifs de sécurité, en situation réelle parmi les autres convois, peut être mise en place sur un réseau miniature. Elle peut alors servir à la démonstration des règles de sécurité et à l'apprentissage des futurs cheminots, notamment pour les futurs régulateurs.
Plutôt que de construire un réseau, ou en complément, certains amateurs se concentrent uniquement sur l'aspect matériel des modèles ferroviaires, délaissant l'aspect ludique pour celui de la collection[2]. Il s'agit alors de collectionner des modèles réduits pour les placer en vitrine. Ces collections, axées sur le matériel roulant, ont souvent un thème bien défini (une époque précise, une région, un constructeur réel ou modéliste, etc.). Il ne s'agit pas d'une activité de modélisme à proprement parler ; les pratiquants ne sont donc pas considérés comme modélistes, mais comme ferrovipathes.
Certains s'adonnent au super-détaillage des modèles de leur collection, afin qu'ils soient les plus fidèles possibles au modèle réel, ce qui constitue alors une activité modéliste. D'autres achètent des modèles afin de spéculer[RMF 1].
La collection porte également sur les anciens trains en tôle du début du XXe siècle, en Tin plate, aux formes simplifiées. Certains de ces modèles se vendent à des prix élevés dans les salles de vente, comme une 220 PLM C 21 à C 60 « Coupe-Vent » à l'échelle IV à vapeur vive de marque Schoenner (Allemagne) de 1902, adjugée en à l'Hotel Drouot pour la somme de 200 000 francs[9] (environ 30 489,80 euros), détentrice du record mondial du prix de vente pour un modèle réduit ferroviaire.
Le modélisme ferroviaire se distingue du train jouet par l'approche modéliste, à savoir la volonté de vouloir reproduire la réalité ferroviaire (ou une réalité plausible), un environnement dit « réaliste »[LP 1]. Un circuit ovale est, pour certains auteurs, une caractéristique du train jouet[H 14]. Le passage du train jouet au modélisme ferroviaire se fait alors par la création d'un réseau inspiré de la réalité[H 1]. Une exploitation réaliste des trains peut cependant être faite avec des trains jouets, en mettant de côté le décor pour se focaliser sur les mouvements[46].
La collection et l'exploitation de trains jouets est une pratique cependant courante, faisant l'objet d'une presse spécialisée notamment aux États-Unis[I 5]. Certains modélistes vont même jusqu'à reproduire des décors « à la manière du XXe siècle »[106].
Des fabricants de jouets (par exemple, Lego ou Brio) proposent des trains reproduisant plus ou moins approximativement des trains existants qui peuvent être poussés à la main, à ressort ou qui peuvent être motorisés par courant électrique, comme à la fin du XIXe siècle. Il s'agit le plus souvent de jouets de dessin libre ou reproduits avec beaucoup de libertés. C'est parfois par ce biais que les amateurs viennent au train électrique, puis au modélisme ferroviaire.
Le terme « train jouet » est donc aussi utilisé par les modélistes pour qualifier des modèles de matériel roulant utilisant les normes standard (écartement de voies, tension d'alimentation) mais plus grossiers, voire fantaisistes dans leur gravure ou leurs coloris. Ils sont surtout proposés à des prix très accessibles. Cette catégorie tend toutefois à disparaître avec l'amélioration des techniques de fabrication, au profit des gammes hobby, versions simplifiées des productions pour modélistes[LR 14].
La disposition des voies entre également en ligne de compte : un réseau surchargé de voies ferrées pourra être qualifié de « train jouet » par certains modélistes[LP 3].
Notons toutefois l'existence des associations d'amateurs de Lego[107], dont les membres parviennent, en utilisant les briques, à reproduire des trains et des univers ferroviaires empreints de réalisme.
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Ten wheel anglaise à l'échelle N.
Le modélisme ferroviaire est issu de l'industrie du jouet. Aussi, on retrouve de grands groupes fabricants et distributeurs de jeux divers. Toutefois, un grand nombre d'artisans contribue à diversifier les productions en reproduisant des modèles spécifiques ou en commercialisant des kits à monter par l'amateur.
Les industriels sont nombreux, bien que des regroupements et des rachats soient de plus en plus fréquents. Certaines marques se détachent des autres par leur importance.
En Europe, on retiendra Hornby (Royaume-Uni), qui a racheté plusieurs marques européennes, dont la marque française Jouef. Autre fabricant majeur, Märklin (Allemagne), fondé à Göppingen en 1859, reste un précurseur dans le monde du train miniature et de la collection de par sa notoriété et son ancienneté.
Hors Europe, on citera Bachmann Industries (Bermudes/Hong Kong, bureau d'études aux États-Unis), le plus grand fabricant mondial[108], spécialisé dans le matériel américain, anglais et chinois, et Kato Precision Railroad Models (Japon), principal fabricant de trains miniatures de l'archipel nippon.
Certaines compagnies, telles que l'Union Pacific, CSX ou le groupe AccorHotels (propriétaire de la marque « Orient-Express ») font réaliser les modèles réduits de leurs trains sous licence : l'industriel qui réalise les modèles doit alors payer un droit de reproduction[LR 15].
Les artisans proposant des trains et des pièces pour le modélisme ferroviaire sont extrêmement nombreux et divers : souvent spécialisés dans une échelle de reproduction ou un niveau de qualité, leur importance va du « presque industriel » au confidentiel. La plupart des produits proposés sont des kits, afin de réduire les prix, et permettre aux amateurs désireux de le faire de transformer le modèle dès la construction. Le laiton (mis en forme ou photogravé), le bronze, le métal blanc et la résine sont les principaux matériaux utilisés.
L'essor de la découpe laser ou de l'impression tridimensionnelle font apparaître dans les années 2010 de nouvelles possibilités au niveau artisanal. Ainsi les cartons et papiers découpés au laser sont très utilisés pour la fabrication d'éléments de décor et constituent une alternative aux maquettes industrielles en plastique injecté[109]. L'usage des matières plastiques mises en œuvre avec des imprimantes 3D permet aussi la fabrication d'objets fins en petite série de manière artisanale.
Kit en métal blanc en cours de montage.
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