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Coordonnées | 30° 19′ 45″ nord, 35° 26′ 37″ est | ||||
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Pays | Jordanie | ||||
Type | Culturel | ||||
Critères | (i) (iii) (iv) | ||||
Numéro d’identification |
326 | ||||
Zone géographique | États arabes ** | ||||
Année d’inscription | 1985 (9e session) | ||||
* Descriptif officiel UNESCO ** Classification géographique UNESCO |
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Pétra (de πέτρα petra, « rocher » en grec ancien ; البتراء Al-Butrāʾ en arabe), de son nom sémitique[1] Reqem ou Raqmu (« la Bariolée »)[Note 1],[3], est une cité nabatéenne située au sud de l'actuelle Jordanie. C'est le pôle touristique majeur de ce pays.
Créée dans l'Antiquité, vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C., par les Édomites, elle est ensuite occupée vers le VIe siècle av. J.-C. par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l'encens, les épices et d'autres produits précieux entre l'Arabie du Sud, l'Égypte, la Syrie et la Méditerranée. Vers le VIIIe siècle, la modification des routes commerciales et des séismes entraîneront l'abandon progressif de la ville. Pétra a abrité à son apogée jusqu'à vingt-cinq mille habitants. Tombé dans l'oubli à l'époque moderne, le site est redécouvert en 1812 par le monde occidental grâce à l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt.
Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales ont été directement taillées dans la roche, en font un ensemble unique qui est inscrit, depuis le , sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La zone autour du site est en outre, depuis 1993, un parc national archéologique.
Mais l'érosion, les pluies et le tourisme — en progression constante depuis la fin du XXe siècle — sont une menace pour la préservation du site et des actions sont entreprises pour enrailler la destruction des monuments.
Les communautés locales bédouines, les Bedul, sont intégrées de manière participative à la préservation du site de Pétra et à l'économie du tourisme. Mais, victime de la stabilité politique de cette région du monde, Pétra connaît, au cours de certaines années , une considérable baisse de la fréquentation touristique qui entraîne une considérable perte de revenus pour les communautés locales qui vivent du commerce touristique.
Pétra est située à mi-chemin entre le golfe d'Aqaba et la mer Morte à une altitude de 800 à 1 396 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un fond de vallée de la région montagneuse d'Édom, à l'est de la vallée de l'Arabah. Le site de Pétra se trouve à près de 200 kilomètres au sud d'Amman, capitale actuelle de la Jordanie, soit à environ 3 h de route[4].
La situation de Pétra, dissimulée entre des rochers aux parois abruptes et dotée d'un approvisionnement sûr en eau, en fait un lieu propice au développement d'une cité prospère, comme étape du commerce caravanier. L'endroit n'est accessible par le nord-ouest que par un étroit sentier montagneux ou à l'est par l'accès principal, le Sîq, un canyon d'environ 1,5 kilomètre de long et jusqu’à 200 mètres de profondeur, qui à son endroit le plus resserré mesure seulement deux mètres de large[5],[6].
La présence d'eau et la sécurité apportée par le site ont fait de Pétra une halte naturelle au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'Égypte à la Syrie et l'Arabie du Sud à la Méditerranée, chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la Mer Rouge, résine de Boswellia (l'« arbre à encens ») et encens du sud de l'Arabie)[6].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température minimale moyenne (°C) | 2,1 | 2,9 | 5,9 | 9,5 | 12,9 | 15,5 | 17,1 | 17,6 | 15,3 | 11,9 | 7,5 | 3,3 |
Température moyenne (°C) | 7,5 | 8,7 | 12 | 16,3 | 20,4 | 23,5 | 25,2 | 25,4 | 23,3 | 19,3 | 13,7 | 9,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,9 | 14,6 | 18,2 | 23,1 | 27,9 | 31,5 | 33,3 | 33,2 | 31,3 | 26,8 | 19,9 | 15 |
Précipitations (mm) | 17 | 14 | 13 | 6 | 3 | 0 | 0 | 0 | 0 | 4 | 7 | 14 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
12,9 2,1 17 | 14,6 2,9 14 | 18,2 5,9 13 | 23,1 9,5 6 | 27,9 12,9 3 | 31,5 15,5 0 | 33,3 17,1 0 | 33,2 17,6 0 | 31,3 15,3 0 | 26,8 11,9 4 | 19,9 7,5 7 | 15 3,3 14 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
2/3 à 50. Khazne al-Firaun
Pétra est une ville « troglodyte » située au milieu d'escarpements rocheux et la pierre y est visible partout sur le site. Celle-ci est composée de grès, roche détritique issue de l’agrégation et la cémentation (ou diagenèse) de grains de sable. Il s'agit d'une roche cohérente[7]. Elle est organisée en strates, qui offrent parfois des déclinaisons de couleurs chatoyantes (allant du jaune au violet en passant par le rose) renforcées par l'intensité de la lumière, particulièrement en fin d'après-midi[4].
Pétra est située dans une région à forte sismicité. Elle se trouve à la limite entre deux plaques qui coulissent : la plaque d'Arabie et la plaque d'Afrique. Le , en 419, 551 et 747, des tremblements de terre ont endommagé la ville et ses monuments[8],[A 1].
Aux alentours de Pétra, on peut trouver des roches contenant de la silice, que les Nabatéens ont pu extraire dans des carrières pour faire du béton imperméable[9].
Les sources étant peu abondantes dans cette région semi-désertique, c'est l'eau de pluie, environ 150 mm par an[A 2] (aujourd'hui de 50 à 250 mm[10]), qui assurait l'essentiel des besoins. Les sources locales seules ne pouvaient fournir de l'eau que pour quelques familles[A 2]. Les Nabatéens construisirent un système de captage des eaux et de redistribution, avec des règles de répartition aux habitants[A 2].
Pétra, située dans une cuvette, pouvait récupérer les eaux pluviales d'un bassin de 92 km2 grâce à la relative imperméabilité des roches[11]. Cette faible perméabilité du sol posait néanmoins de nombreux problèmes, comme le déclenchement de crues saisonnières des wadis (hiver et printemps) très puissantes et donc destructrices (notamment le Wadi Moussa). En effet, jusqu'à ce qu'il soit dévié au XXe siècle, le cours d'eau du Wadi Moussa (« ruisseau de Moïse »), qui coule depuis la source d'Aïn Moussa (« source de Moïse ») dans le Sîq jusqu’au village de Gaia, était à l'origine de crues meurtrières, comme en 1963 lorsque 24 touristes français meurent noyés, surpris par l'arrivée d'une vague monstrueuse[11]. Il existe aussi un « petit Sîq » qui rejoint le Sîq principal près des tombes royales[12].
Au Ier siècle, Strabon dira que les habitants de Pétra « ont des sources en abondance, que ce soit pour des fins domestiques ou pour arroser leurs jardins[A 2] ».
Des installations de collecte et de distribution d'eau destinées à stocker et transporter l'eau en s'affranchissant du relief escarpé sont encore visibles de nos jours, notamment des cinq barrages hydrauliques et des réservoirs à ciel ouvert[11]. Il existait également un important réseau de citernes souterraines. Au nord-est et sud-est de Pétra, les eaux du Sîq coulaient dans deux aqueducs, une galerie ouverte (recueillant les eaux ruisselant des parois) taillée dans la roche et enduites de plâtre imperméable, une autre fermée, en pente douce, constituée de tuyaux en terre cuite ou en céramique[A 2],[11]. Les eaux pluviales alimentaient le premier aqueduc, l'Aïn Moussa le second[13], les 200 citernes (dont plusieurs sur le mont Umm al-Beira, ou « Mère des citernes[14] »), beaucoup de réservoirs et un nymphaeum, ou fontaine publique[A 2]. Un réseau de plus gros débit permettait aussi de capter l'eau de sources plus éloignées et d'alimenter des quartiers en hauteur[11]. On estime que ces réseaux amenaient environ 40 millions de litres d'eau par jour à Pétra[A 2].
Le système de distribution d'eau était donc suffisant pour couvrir les besoins de la cité. Il a été comparé, bien que la taille des deux cités soit très différente, avec celui de Rome à la même époque, lui aussi très avancé[15].
Lorsque la ville était en plein essor, l'eau servait essentiellement à la consommation des habitants et du bétail ainsi que, dans une phase plus tardive, à l'arrosage des jardins. Des céréales, comme l'orge ou le blé, des arbres fruitiers et des vignes étaient sans doute cultivés à Pétra. Des pressoirs creusés dans le rocher ont été retrouvés, datant probablement de la période de domination romaine, qui avait donné au vin une grande importance[16].
De nos jours, des aménagements agricoles sont visibles autour du site, comme des cultures en terrasses dans le secteur de Zurrabeh, créés pour lutter contre l'érosion des sols et obtenir des rendements plus élevés. Depuis l'abandon du site, vers la fin du Ve siècle de notre ère, le manque d'entretien des aménagements hydrauliques a entraîné la destruction de l'essentiel des barrages ; seuls quelques vestiges sont encore visibles, tels qu'un ouvrage dédié à la distribution de l'eau dans le lieu-dit des « jardins romains »[16].
Actuellement, des troupeaux de chèvres noires sont également visibles autour du site de Pétra. Leur domestication est prouvée depuis le Néolithique[16].
L'histoire de Pétra est longue et sa vallée est particulièrement prisée pour sa facilité de défense[17]. Les premiers habitants sont des nomades, et on ne dispose de traces matérielles d'habitations qu'à partir de l'époque nabatéenne. Cette civilisation y construit beaucoup et s'y installe pour plusieurs siècles, jusqu'à l'époque romaine. Après la période byzantine, le site est pratiquement abandonné. Il existe peu de sources qui évoquent cette époque, ce qui rend difficile la reconstitution de l'histoire de la ville sur cette période. Après la redécouverte de la ville par Jean Louis Burckhardt en 1812, on retrouve dans les écrits de l'Antiquité de nombreuses indications sur l'histoire de Pétra[18].
Entre et , l'archéologue Diana Kirkbride fouille pour la British School of Archaeology in Jerusalem le site néolithique de Beidha qui se trouve non loin au nord de Pétra à proximité de la Petite Pétra. Le site est occupé à partir du Natoufien par une population semi-nomade jusqu'en [19]. La présence de meules à bras et de bâtiments qui attestent une agriculture extensive font penser que ce site n'est le témoin que d'une petite partie de l'activité préhistorique qui aurait pu avoir lieu dans la région de Pétra[14].
Probablement dans les environs de , le lieu est progressivement occupé par un groupe d'origine sémitique connu dans les écrits bibliques sous le nom d'« Édomites »— leur installation est attestée au VIIe siècle av. J.-C.[20]. Ils s'installent dans l'actuel bassin de Pétra, mais au-delà des falaises protectrices qui entourent le site vers l'est. Entre et , l’archéologue Crystal Bennett retrouve au sommet de la montagne « Umm il-Biyara » (« La mère des citernes ») d'anciennes habitations aux parois en pierre sèche ainsi que quelques vestiges culturels. Dans l'une des habitations, les archéologues découvrent un sceau avec l'inscription « Qws G... ». Il s'agit probablement de « Qōs-Gabr » roi d'Édom dans le courant de la première moitié du VIIe siècle av. J.-C.. Des fouilles ultérieures effectuées juste à l'extérieur du bassin ont également révélé de considérables installations villageoises[14],[21].
Les Édomites fabriquent textiles et céramiques de qualité et possèdent une certaine maîtrise du travail des métaux. Une ligne de fortins installés au sommet de promontoires rocheux assure la défense du territoire en direction de l'ouest. Ce système de fortifications protège leur territoire contre les incursions des tribus nomades du désert[20].
Selon la Bible, les Édomites sont les descendants d'Ésaü, frères ennemis des Hébreux et se seraient opposés au passage de Moïse lors de l'Exode. Dans un souci de localisation des étapes de l'Exode, Léon de Laborde et les autres premiers explorateurs donneront des dénominations bibliques à différents lieux : Wadi Moussa « ruisseau de Moïse », Khazne al-Firaun « trésor du Pharaon »[22]. Pétra, comme Bosra, sera identifiée jusqu'au XXe siècle comme étant la ville mentionnée dans la Bible (II Rois, XIV, 7 ; Isaïe, XVI, 1) sous le nom de Sela (de סֶּלַע sela, « rocher » en hébreu), la capitale des Édomites, avant que des recherches archéologiques démontrent qu'il s'agissait de deux villes différentes, Sela étant plus au nord[23].
La fin de l'occupation des Édomites se perd dans les brouillards de l'histoire. Entre l'avènement et la chute de l'Assyrie, l'Empire néo-babylonien et les conquêtes d'Alexandre le Grand, les informations historiques et archéologiques de la fin de l'âge du fer au Proche-Orient se perdent ou se mélangent. Quand les Édomites réapparaissent du côté ouest du Jourdain, dans la région d'Hébron, ils sont connus sous le nom d'Iduméens et laissent la future Pétra à un peuple nomade en voie de sédentarisation : les Nabatéens[14].
L'arrivée des Nabatéens, peuple nomade arabe, remonte probablement au VIe siècle av. J.-C., date à laquelle ils entrent en pays d'Édom et prennent le contrôle de Pétra[24].
En 312 av. J.-C., le général macédonien Antigone le Borgne échoue dans sa tentative de s'emparer de la ville[24].
Au IVe siècle av. J.-C., la ville s'étend sur plus de 10 km2 Les Nabatéens se font connaître pour leur technique de poterie de très haute qualité[A 3], un savoir qui leur a sûrement été transmis par les Édomites[25].
Vers la fin du IVe siècle av. J.-C. et jusqu'au au début du IIe siècle av. J.-C., les Nabatéens semblent totalement indépendants, malgré la domination régionale des Ptolémées. Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., les Nabatéens soutiennent Antiochos III qui repousse les Ptolémées vers le Sud[24].
Entre 93 et 90 av. J.-C., le roi nabatéen Obodas Ier bat Alexandre Jannée sur le plateau du Golan, mettant fin aux vues expansionnistes des Hasmonéens sur Pétra et son royaume[24]. Il conquiert ainsi les pays de Moab et de Galaad, à l'est du Jourdain, qu'il reperdra malgré une nouvelle victoire sur Jannée vers 82 av. J.-C.[24].
En 85 av. J.-C., Obodas Ier bat le séleucide Antiochos XII, qui est tué au combat. À sa mort, Obodas sera déifié par les Nabatéens, qui organisent son culte et construisent le Deir en son honneur[24].
Le roi Arétas III, fils d'Obodas Ier étend le royaume des Nabatéens jusqu’à Damas[24]. La cité se développe grâce au commerce de la route de l'encens. Cet itinéraire terrestre historique partait du Yémen, en restant proche de la côte occidentale de l'Arabie et se divisait à Pétra en une branche nord-occidentale qui conduisait à Gaza, et en une nord-orientale en direction de Damas. L'eau et la sécurité ont fait de Pétra une halte pour les caravanes du sud de l'Arabie, chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la mer Rouge et encens du sud de l'Arabie, entre autres produits hautement convoités). La résine du Boswellia (l'« arbre à encens ») était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament[A 4],[1]. Le commerce intermédiaire et des droits de douane produisaient d'importants profits pour les Nabatéens, qui donnaient aux caravaniers de l'eau et leur indiquaient contre paiement où s'abriter la nuit[A 5].
Le roi nabatéen Malichos Ier puis Obodas III font échouer plusieurs expéditions romaines vers l'Arabie heureuse, dont celle vers 25 et 24 av. J.-C. du préfet d'Égypte Caius Aelius Gallus[24]. Les Romains tentent en effet de découvrir l'origine des épices et des parfums dont les Nabatéens faisaient commerce afin de ne plus passer par leur intermédiaire[26].
La ville atteint son apogée en l'an 50. Elle aurait abrité à cette époque jusqu’à 20 000 habitants[A 6], mais les sources divergent fortement sur ce nombre : d'autres estimations vont de 30 000 à 40 000 habitants[27].
Durant le règne du roi nabatéen Arétas IV, d'environ à , le royaume connaît un important mouvement culturel. C'est à cette époque que la plupart des tombeaux et temples sont construits[26].
Les Nabatéens adorent les dieux et les déesses arabes des temps pré-islamiques, aussi bien que quelques-uns de leurs rois déifiés. Dusares est à l'époque le principal dieu masculin, accompagné d'une trinité féminine : Uzza, Al-Lat et Manat. Beaucoup de statues taillées dans la roche dépeignent ces dieux et déesses[A 7].
Diodore de Sicile et Strabon sont les seuls auteurs connus de cette époque à laisser des témoignages écrits sur Pétra. Ces textes font état des importantes richesses de ce peuple arabe, provenant du commerce caravanier vers l'Europe, mais ne s'accordent pas sur leur mode de vie : sédentaire ou nomade, paysans ou citadin[18].
En l'an , les romains établissent une province romaine en Syrie. Ils créent une confédération de dix cités-États : la Décapole. Celle-ci entrave toute future expansion des Nabatéens[25].
En 106, sans doute après la mort du dernier roi nabatéen Rabbel II le royaume est annexé, puisqu'il n'y a eu apparemment aucun combat, sur l'ordre de l'empereur romain Trajan par Cornelius Palma, gouverneur de Syrie. Celui-ci fait de Bosra, qui devient rapidement la deuxième ville nabatéenne en importance[A 8], la capitale de la nouvelle province romaine d'Arabie (provencia Arabia). L'empereur Trajan renomme Bosra (alors appelée Bostra) en Nea Traiane Bostra, ou « Nouvelle Bostra de Trajan », et Pétra reçoit le titre honorifique de métropole (metropolis). Un peu plus tard, en 114[8],[A 8] Pétra devient la base de départ pour les attaques romaines contre l'empire des Parthes en Iran, à l'est[A 9].
L'ouverture des routes maritimes à l'époque romaine détourne les flux commerciaux de la ville et porte un coup fatal à Pétra et aux Nabatéens. À partir de l'occupation romaine, quelques caravanes s'arrêtent encore à Pétra, mais au fil du temps elles deviennent de plus en plus rares [A 9] malgré la construction d'une route romaine de 400 km reliant Bosra, Pétra et le golfe d'Aqaba[A 8].
En , l'empereur Hadrien se rend sur le site et lui donne son nom : Pétra Hadriana[25]. Durant la « Pax Romana », la multiplication des constructions révèle que la ville connaît malgré tout une période prospère [28]. Lors de la réorganisation de l'Empire commencée par l'empereur Dioclétien, elle devient la capitale de la « Palaestina taertia ou Palaestina salutaris »[27].
En l'an 330 le premier empereur chrétien, Constantin Ier, fait de Byzance sa nouvelle capitale et la renomme Constantinople. Pétra fait désormais partie de l'empire byzantin et l'empire y encourage comme sur tout son territoire la diffusion de la foi chrétienne en construisant des églises. Les habitants de la ville restent d'abord fidèles à leurs croyances, mais en 350 un évêque est nommé à Pétra, et un siècle plus tard de grandes églises sont édifiées dans la ville[A 10]. Athanase d'Alexandrie mentionne un évêque de Pétra nommé « Asterius[29] ». Le Deir sera même utilisé comme église durant cette période, des croix peintes sur ses murs[A 11], et trois autres églises seront découvertes lors de recherches[25]. La vaste « Tombe de l'urne » de l'époque nabatéenne, qui correspond à la tombe de Malichos II ou d'Arétas IV[30], devient une sorte de cathédrale en l'an 446[A 11]. Au nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les chrétiens y enterraient leurs morts[31].
Un violent tremblement de terre frappe Pétra le , endommageant des monuments, dont le théâtre, et les aqueducs. D'après Cyrille, évêque de Jérusalem, « presque la moitié » de la ville est détruite quand le tremblement de terre frappe « à la troisième heure, et particulièrement à la neuvième heure de la nuit ». La ville déjà affaiblie depuis le début de la domination romaine par la diminution de ses activités commerciales, n'est pas reconstruite et se vide lentement de ses habitants[A 1].
La dernière mention de Pétra se trouve dans un texte écrit par Anthenogenes, évêque de la ville, vers la fin du Ve siècle ou le début du VIe[A 12].
La conquête islamique de 629 - 632 passe par la région et semble avoir ignoré Pétra[A 10]. Conquise par les Arabes, dont l'impact sur la ville n'est pas connu[A 12], Pétra, qui s'est progressivement vidée de ses habitants, est devenue un simple village vers 700[A 10]. Plusieurs tremblements de terre, particulièrement celui de 747, expliquent la désaffection de la ville. Cependant, l'historien Dan Gibson soutient dans son livre Qur'anic Geography que la ville sainte du Coran serait Pétra et que la relocalisation de la pierre noire par Abd Allah ibn az-Zubayr à l'emplacement actuel de La Mecque aurait fait sombrer la ville dans l'oubli[32],[33].
Au cours de la Première croisade, la ville est occupée par Baudouin Ier, du Royaume de Jérusalem, et forme le deuxième fief de la baronnie d'Al-Karak dans la Seigneurie d'Outre-Jourdain. Durant la domination franque, plusieurs fortifications croisées seront construites, dont les forteresses Al-Wu'ayrah et Al-Habis. La ville reste entre les mains des Francs jusqu'en 1187, année où Saladin les repousse lors de la bataille de Hattin et à Al-Karak, et prend possession de la région[34],[35].
Un pèlerin allemand nommé Thetmar révèle être passé près de Pétra en 1217, et le sultan Az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari traverse la ville en 1276[8],[A 12]. La ville tombe ensuite dans l'oubli.
À l'origine, les Nabatéens étant un peuple nomade, leurs constructions sont de simples tentes en peau de chèvre établis le long du Wadi Moussa vers le IVe siècle avant notre ère[A 13].
Ces campements temporaires sont remplacés au cours des deux siècles suivants par des quartiers d'habitations très simples taillées dans la roche : dotées de façades lisses, elles ont une porte excavée dans la partie inférieure avec une ou deux découpes en forme d'escalier. Cette sédentarisation nabatéenne s'exprime dans des édifices qui sont une adaptation des tombeaux de Syrie ; étant en contact constant avec les civilisations environnantes, ils s'inspirèrent du style de plusieurs d'entre elles, en particulier d'Alexandrie[A 14].
Au Ier siècle av. J.-C., l'affirmation de la monarchie nabatéenne se traduit une planification urbaine : les quartiers sont rasés pour faire place à la construction du centre urbain monumental. Au Ier siècle, parallèlement avec l'essor économique des Nabatéens, démarre la construction de structures monumentales : le Deir et les tombeaux du Palais et du Corinthien. Durant le IIe siècle les bâtisseurs de la cité adoptent des détails architecturaux hellénistiques (frise, architrave, pilastre…) et créent un nouveau style de chapiteau encore aujourd'hui appelé « nabatéen ». Ils utilisent de plus en plus de structures uniquement décoratives, dont certaines inspirées de la culture autochtone : rosettes, animaux de la région ou d'ailleurs (éléphants, lions, aigles...), sculptures inspirées de la Grèce antique (dont celles de Méduse, qui transformait tout être qui la regardait en pierre), de sphinx, de griffon…[36],[A 15] Les familles les plus riches de la ville embauchent des architectes pour créer des tombeaux comportant des façades très décorées[A 14]. Ils font également décorer l'intérieur de leurs demeures, le stuc y étant peint en couleurs vives[A 16]. Strabon dira qu'à Pétra les autorités « condamnent publiquement à une amende ceux qui diminuent leur richesse et confèrent des honneurs à ceux qui les augmentent » ; les habitants font étalage de leurs richesses en faisant construire des tombeaux et des monuments imposants : pas moins de 620 tombes monumentales côtoient de nombreuses tombes à fosse[A 17]. Parmi les innombrables tombes à façades sculptées dans la roche, les plus anciennes présentent des similarités frappantes avec celles de Mleiha, ville d'Arabie du Sud, avec leurs façades décorées de deux bandeaux de merlons à degrés superposés (motifs en escaliers) et de demi-merlons d’angle. Selon l'archéologue du CNRS Michel Mouton, cette analogie suggère que les Nabatéens ont comme origine la péninsule arabique, vers le IVe siècle avant notre ère mais à Pétra, ces monolithes abritent des chambres funéraires tandis qu'en Arabie, ce sont des blocs pleins accompagnés d'une fosse sépulcrale souterraine[37].
Bien que les bâtiments publics, les monuments et les tombeaux indiquent une forte influence hellénistique et d'autres civilisations, avec leurs colonnes, péristyles et autres détails étrangers, les espaces privés, où les Nabatéens dorment, mangent et travaillent, sont plutôt de style arabe. Souvent dépourvus de fenêtres, ils donnent sur de petites cours intérieures tranquilles, comme c'est encore le cas au Moyen-Orient. Les toits des habitations basses (d'un ou deux étages), sont plats et sans tuiles et tous sauf les riches, qui préféraient les mosaïques, ont des planchers dallés. Il y a souvent des bancs en pierre où s'asseoir pendant les repas, mais le reste des meubles semble avoir été en bois, car on n'en trouve pratiquement pas de traces. Les cuisines sont situées dans un bâtiment éloigné de l'habitation principale afin de minimiser le risque d'incendie, comme c'est encore le cas dans beaucoup de pays[A 18]. On a pu parler de « baroque arabe » pour les grands monuments nabatéens de Pétra, par combinaison de styles (encadrement de porte romain, colonnes à chapiteaux à cornes typiquement nabatéens, gorge égyptienne surmontée de merlons, etc.) et empilement des niveaux[38].
Les habitants de Pétra construisent également beaucoup de colonnes, les utilisant à l'extérieur et à l'intérieur de leurs bâtiments. À l'extérieur, elles servent à séparer les cours intérieures et d'autres structures et, à l'intérieur, à décorer et à séparer les différentes pièces[A 19]. Lors de l'occupation romaine, les Romains construisent une rue rectiligne, bordée de portiques à colonnes, vers le marché de la ville ; auparavant toutes les rues suivaient les contours de la vallée, la rue principale suivant le cours du Sîq[A 20]. La plupart des bâtiments de Pétra ne sont pas construits sur un quadrillage de voies, mais sur les terrasses naturelles le long des parois des vallées, ou creusées à même la roche. Les quartiers sont centrés sur les sources et ont pu débuter en tant que simples camps tribaux. À ez-Zantur, un quartier au-dessus de la voie romaine, on trouve des traces d'une habitation en pierre du Ier siècle av. J.-C. ; sur le même emplacement on trouve une riche villa construite au Ier siècle[A 21].
Les architectes planifient leurs œuvres en sculptant des plans sur la roche à des hauteurs allant jusqu’à 30 mètres[39]. Ils pouvaient construire une façade de deux manières : de haut en bas avec une seule équipe, ou avec deux équipes travaillant simultanément, une partant du haut et une autre du bas. Quand ils construisaient de haut en bas, ils utilisaient en général une plateforme taillée à même la roche ; quand une section était finie, ils détruisaient le niveau inférieur pour faire une plateforme plus basse. Les ouvriers utilisaient les fissures préexistantes dans la roche pour faciliter l'excavation ; quand ce n'était pas possible, on devait creuser un trou dans la roche et y insérer du bois, qui, une fois mouillé, gonflait et exerçait une pression intense sur la roche environnante, la brisant[A 22].
Aux endroits considérés comme sacrés, les Nabatéens mettent des pierres levées appelées « bétyles », littéralement « demeures divines ». Elles servent à signaler la présence d'un dieu[A 23].
L'entrée du Sîq était surmontée d'une grande arche détruite par les ravages de l'érosion, des tremblements de terre et des crues dont il ne reste aujourd'hui que des traces sur un côté du canyon[40]. Tout au long des murs on trouve des petites niches contenant des sculptures de dieux[41].
Une muraille, dont il ne reste que peu de traces, protégeait Pétra et sa vallée d'attaques ennemies[42].
La relative bonne conservation des monuments vient du fait que, par tradition, les habitants des villages voisins « entretenaient » la cité et ce jusqu'aux environs du XIXe siècle[18].
On trouve autour de Pétra des tombeaux, des sanctuaires et des oratoires creusés à même la roche et qui présentent des façades de type hellénistique dont la célèbre Khazneh et le Deir. Beaucoup sont construits pendant le règne du roi Arétas IV (de l'an -9 à l'an 40)[A 20]. Rien que pour l'aspect religieux, le site de Pétra comptait, en , environ 680 monuments cultuels[43],[44]. Mais il y a aussi d'autres types de monuments comme un théâtre romain et vingt rochers appelés les « jinns », qui représentaient peut-être des dieux veillant sur la ville[9].
Photographiée des milliers de fois à partir de la sortie du Sîq[45] et décrite par Jean Louis Burckhardt comme « l'un des plus élégants vestiges de l'Antiquité existant en Syrie »[46], la Khazneh est le monument le plus connu de Pétra. Taillée dans le grès, à l'architecture composite influencée par l'art d'Alexandrie, avec notamment un chapiteau corinthien, un péristyle pourvu de deux chambres latérales et, à l'étage, une rotonde décorée d'une Isis-Tyché tenant une corne d'abondance, c'est, sans aucun doute, la sépulture d'un roi ou d'une reine. Sa date de construction — probablement autour du Ier siècle av. J.-C. — est cependant encore discutée[47].
La Khazneh est le monument « le plus célèbre » de Pétra[48].
La Khazneh vue depuis le Djebel Khubtha.
La Khazneh vue depuis le Djebel Khubtha.
Le Deir est un monument de 45 mètres de largeur et 42 mètres de hauteur qui se trouve sur un plateau situé à quelques 45 minutes de marche du centre de la ville. Construit entre les années et de notre ère, au bout d'une voie processionnelle qui passe par d'autres sanctuaires, il s'agit probablement d'un oratoire où se réunissaient prieurs, adorateurs mais aussi les membres d'un thiase — pour lequel est gravé, à quelques mètres de là, le texte de fondation — ou d'un culte à mystères dédié au roi divinisé Obodas Ier [Note 2],[43]. Au IVe siècle, l'édifice est utilisé comme monastère par les chrétien, ce qu'il lui vaut son nom : « el Deir » qui veut dire « le monastère »[49].
La façade du Deir est haute de 45 m
Avec ses 23 mètres de haut, le temple de Qasr al-Bint est un des principaux temples de la cité. Il se trouve au bout d'une large esplanade pavée qui se termine par une longue colonnade. Centre d'un important secteur monumental, c'est une des rares structures construites plutôt que creusées dans la roche. Embelli à l'époque romaine, c'est un bâtiment construit de grès et recouvert de stuc. Malgré ses poutres de genévrier disposées en un dispositif anti-sismique, le temple de Qasr al-Bint a connu une destruction partielle lors d'un tremblement de terre. Au fond du temple une statue de l'idole de Susarés — dont la naissance était célébrée le — était supportée par une plate-forme accessible par deux d'escaliers. D'autres divinités étaient également célébrées dans ce temple[50].
La déesse Al-Uzza était vénérée non loin de là par les habitants de Pétra, dans le temple des lions ailés[A 23]. Ce temple construit par les Nabatéens au cours du Ier siècle, est un grand complexe munis d'un long escalier montant, d'une grande entrée flanquée de colonnes, et d'une salle de culte intérieure avec un podium surélevé. Le temple doit son nom aux sculptures à motif de lions qui couronnent les chapiteaux corinthiens des colonnes qui entouraient l'édifice. Dans le foyer du temple, au sommet du podium reposait probablement une statue de la déesse al-Uzza. Les prêtres et les dévots se disposaient probablement autour de la statue afin de prier la déesse. Des motifs floraux et figuratifs, ornaient les murs et de petites niches entouraient le podium dans lesquelles étaient sans doutes placées des offrandes ou des idoles. Prospère jusqu'à la période romaine, le temple des lions ailés est détruit et cesse d'être utilisé suite au tremblement de terre qui frappe Pétra en [51].
Construit au Ier siècle, un théâtre romain taillé dans la roche pouvait accueillir de 3 000 à 8 500 personnes, selon les sources[25],[A 24] (30° 19,5′ N, 35° 26,82′ E). C'était un mélange de roche taillée et de maçonnerie ; il avait un orchestre semi-circulaire et des gradins en trois niveaux superposés en forme de lune croissante[A 24]. Déjà mentionné par Jean Louis Burckhardt en , le théâtre est exhumé en 1961 par une équipe d'archéologues américains autours de P.C. Hammond en collaboration avec le Département des Antiquités de Jordanie[52].
Pendant la domination byzantine, on construit de grandes églises fastueusement décorées de pierres venant de la Grèce, d'Égypte, et d'autres terres lointaines. On utilise souvent du marbre et du granit des anciens temples nabatéens et romains[A 11]. L'« Église byzantine », découverte en 1990, a été bâtie au Ve siècle, elle se trouve au nord de la rue à colonnades[28](30° 19,845′ N, 35° 26,68′ E). À l'époque elle était décorée de mosaïques et de tesseras en verre et en pierre, parfois recouvertes de feuille d'or. Son style était plutôt gréco-romain avec des détails inspirés de Pétra et de ses environs, ses plantes et ses animaux[A 25]. L'église est victime d'un incendie à la fin du Ve siècle qui détruit le marbre (éparpillé en plus de 4 000 fragments retrouvés par les archéologues), et abîme plus de 140 papyri gardés dans une chambre connexe par une famille aisée[A 26].
Pétra est révélée au monde occidental en 1812 par Jean Louis Burckhardt, un voyageur suisse déguisé en Arabe, qui se fait appeler Cheikh Ibrahim. Il suit la route reliant Damas à l'Égypte et qui passe par la Jordanie. Il a entendu dire qu'à proximité du village de Wadi Moussa se trouvait, au milieu d'une forteresse naturelle, des vestiges extraordinaires. Dans cette région qui appartenait alors à l'Empire ottoman, on se méfie des personnes curieuses d'antiquités considérées comme « œuvres des Infidèles » ; car à cette époque la situation politique et religieuse est tendue. Burckhardt se présente alors comme un pèlerin souhaitant sacrifier une chèvre au prophète Aaron dont le tombeau, construit au XIIIe siècle, est censé se trouver au-delà des ruines, au sommet du djebel Haroun. Accompagné par son guide, il traverse la ville antique le sans pouvoir un seul instant s'arrêter pour prendre des notes ou dessiner, mais conscient de l'importance de tels vestiges et du fait que les ruines proches de Wadi Moussa sont celles de Pétra. Enthousiaste, il répand la nouvelle parmi les Occidentaux installés en Orient et en Égypte[53]. Il fait part de ses conclusions dans son livre Travels in Syria and the Holy Land qui est édité en cinq ans après sa mort[54].
La nouvelle de la découverte de Jean Louis Burckhardt se répand parmi les européens qui résident au Levant. Ainsi, en (soit six ans après l'expédition de Burckhardt), l'égyptologue William John Bankes et une dizaine de personnes (dont le drogman Giovanni Finati et les officiers de marine C. L. Irby et J. Mangles) se rendent de Jérusalem à Pétra et, malgré la méfiance des tribus locales, parviennent à rester quelques jours sur le site. Ils parcourent une grande partie de la ville et Bankes réussit à faire quelques croquis ; les conclusions du voyage sont rendues publiques la même année que la sortie du livre de Burckhardt, mais les croquis restent inédits jusqu’à la fin du XXe siècle[55].
En , une première véritable expédition archéologique est menée par les français Léon de Laborde et Louis Maurice Adolphe Linant de Bellefonds. Les explorateurs et les seize personnes qui les accompagnent campent près des ruines et ce, malgré la crainte de la peste qui sévit dans le village proche de Wadi Moussa. Leurs relevés nombreux et précis, établis en six journées de travail, permettent de dresser la première carte de la ville[56].
Ce sont les nombreux documents, gravures et dessins archéologiques réalisés par les deux archéologues français au cours de leur mission de et compilés dans le livre Voyage de l'Arabie Pétrée () qui posent les bases du « Mythe nabatéen ». L'engouement suscité par le livre et les illustrations des archéologues français dépasse très vite le cercle des historiens et crée une sorte de mystère qui entoure ces nabatéens sortis du fin fond des âges. L'orientalisme à la mode parmi les intellectuels de l'époque fait que l'occident exagère un peu le rôle des anciens habitants de Pétra et leur donne une sorte d'aura de prestige propre à attirer l'attention du monde occidental sur les vestiges de Pétra[57].
En outre, les historiens contemporains de Léon de Laborde sont pour la plupart pétris d'archéologie biblique et, dans une moindre mesure, de lectures auprès des auteurs grecs et latins. Cependant, même si Diodore de Sicile et Strabon écrivent deux textes qui mentionnent les nabatéens comme un peuple de marchands dont la capitale se trouve à Pétra, un archéologue comme Léon de Laborde, dont l'un des grands buts est de retracer géographiquement les différentes étapes de l'Exode, a tendance à se référer à l'Ancien Testament. Mais, les nabatéens en sont totalement absents — au temps présumé de l'Exode ou au moment de l'écriture de la Bible, les habitants de Pétra sont les Edomites, montrés comme les ennemis de Moïse — et, de ce fait, jouissent encore d'un plus grand attrait aux yeux des intellectuels de l'époque. Même si les recherches de Léon de Laborde sont les premières à littéralement rendre Pétra aux nabatéens, il est difficile à l'archéologue d'écarter Pétra du théâtre des événements de l'Exode, comme il lui est tout aussi difficile de ne pas donner de noms bibliques à des lieux comme le « Ruisseau de Moïse » (Wadi Moussa) et « Trésor du Pharaon » (Khazneh)[22].
Plusieurs missions archéologiques suivent, notamment celles des géographes Gotthilf Heinrich von Schubert et Jules de Bertou en [Note 3], du spécialiste des études bibliques Edward Robinson en , de l'assyriologue Austen Henry Layard en et de l'archéologue Honoré Théodoric d'Albert de Luynes en . Les premières études portent sur les tombeaux les plus spectaculaires alors que plusieurs autres vestiges sont laissés sur le côté[58]. Mais les recherches ne se limitent pas au site : Charles Montagu Doughty découvre à une certaine distance de Pétra une autre ville nabatéenne : Hégra. Cependant, les populations locales se montrent souvent hostiles aux recherches et ne permettent pas l'organisation de véritables fouilles[59].
Vers la fin du XIXe siècle, les provinces de l'Empire Ottoman s'ouvrent de plus en plus à l'arrivée de chercheurs occidentaux et, même si les problèmes avec les communautés locales bédouines persistent, les expéditions archéologiques sont dorénavant organisées par de grands organismes — universités, centres installés en Égypte ou au Proche Orient — qui, par ailleurs orientent leurs recherches vers des objectifs plus précis. Par exemple, l'École biblique et archéologique française de Jérusalem concentre ces efforts sur le rassemblement des inscriptions dans la ville de Pétra[59]. Un des premiers à se lancer dans ce type de recherche est le père dominicain Marie-Joseph Lagrange qui, en , sur commande de l’Académie des inscriptions et belles lettres de Paris, est chargé de retrouver une inscription nabatéenne jadis observée mais depuis lors perdue. Il prend, par ailleurs, d'autres relevés d'inscriptions et inspecte plusieurs monuments de la ville[60]. Il est suivi en par d'autres frères dominicains comme les pères Jaussen et Savignac qui recueillent également des inscriptions à d'autres endroits autours de Pétra et font paraître un impressionnant ouvrage : Mission archéologique en Arabie. Parallèlement, en , l'allemand H. Kohl se lance dans des recherches sur le temple de Qasr al-Bint que W. Bachmann et H. Wiegand continuent en en pratiquant des sondages contre les murs ouest et nord de l'édifice[61].
Dans la mouvance des dominicains, d'autres chercheurs effectuent toute une somme de travaux de relevés systématiques de temples, édifices et endroits particuliers. En , le spécialiste morave du monde arabe Alois Musil publie dans son œuvre cartographique Arabia Petraea les résultats d'une des premières expéditions à vocation scientifique ayant entrepris de faire l'inventaire de tous les sites de l'Antiquité visibles à l'époque. Suivent ensuite, les travaux de G. Dalman qui dresse entre et le relevé et la description de tous les monuments de culte de Pétra[62].
Pendant la Première Guerre mondiale, les principales missions sont allemandes. Commandées par les autorités turques, elles ont pour principaux objectifs, la « protection des monuments » de Pétra. Ces missions vont pousser les chercheurs à accorder plus d'importance qu'auparavant aux vestiges de l'époque romaine et aux constructions civiles. Pétra sort, ainsi, de la branche biblique de l'archéologie et la civilisation nabatéenne est alors analysée sous un angle plus large. Les inventaires et différents corpus rassemblés par les missions précédentes sont relus et replacés sous forme de synthèses historiques. Après la guerre, la Transjordanie est placée sous mandat britannique et Pétra continue d'accueillir des chercheurs comme A. Kennedy qui publie en des ouvrages de vulgarisation illustrés par de nombreuses photographies dont quelques-unes sont aérienne prises par la Royal Air Force[63].
En , les archéologues britanniques George Horsfield et son épouse Agnes Conway entreprennent des fouilles dans la ville et s'intéressent d'avantage aux habitations et à la période édomite de Pétra[64],[65]. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, d'autres fouilles sont entreprises par des équipes britanniques et américaines, elles se concentrent, alors sur quelques tombeaux importants et, notamment sur la Kazneh[66].
En , département des Antiquités du nouveau royaume de Jordanie, pousse à de nouvelles investigations et, en , l'attention est dirigée sur le centre monumental de Pétra afin de dresser une chronologie des constructions et d'enfin savoir comment se sont installés les nabatéens sur le site. En parallèle, pour la première fois, des travaux plus orientés sur la conservation des monuments sont menés sur l'antique ville[66].
À partir de ce moment, les fouilles se font plus concrètes, elles s'orientent de plus en plus vers la vie quotidienne des nabatéens et se basent sur l'observation des installations hydrauliques et la recherche d'objets usuels comme la céramique, les ossements et les pièces de monnaie. Le recoupement d'informations venant d'autres sites nabatéens, des photographies aériennes et par satellite ainsi que l'étude des différentes langues et d'anciens papyrus permettent d'en savoir plus sur la culture des nabatéens. C'est, notamment, le cas des travaux de l'abbé Jean Starcky qui, en , produit une remarquable synthèse sur la religion des nabatéens[67].
À compter de 1973, le département des Antiquités de Jordanie entame une collaboration avec plusieurs universités américaines pour la conduite des fouilles[68]. Les archéologues jordaniens, français, suisses et américains font d'importantes découvertes au cours d'une grande campagne de fouilles qui dure de 1993 à 2002 : en 1998 un grand complexe de bassins est découvert près du Grand Temple[69].
Dans les années 2000, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) effectue des fouilles au Qasr al-Bint principalement financées par le ministère des Affaires étrangères français[70], relayée ensuite sous la direction de l'autorité des Antiquités jordaniennes par des scientifiques américains de l'Université Brown de Providence qui révèlent également des vestiges dans le secteur autour de la porte de Temenos[71]. En 2000 une riche villa nabatéenne située hors du Sîq et en 2003 des tombes taillées dans la roche en dessous de la Khazneh sont également fouillées[A 27]. En et en , un sanctuaire tribal à la périphérie de la ville est fouillé et se prolonge par la découverte de nouveau sanctuaires non loin de là pour lesquels deux campagnes sont programmées pour et [70].
En , des bains situés à 6,5 kilomètres du centre de Pétra sont fouillés par une équipe française[72] et, en , des photographies aérienne permettent de découvrir une nouvelle structure souterraine à 800 mètres du centre de Pétra[73].
Ce sont les recherches sur les inscriptions de Pétra ou d'Hégra qui permettent les plus grandes avancées[74]. Les rochers de Pétra sont couverts de près de 4 000 inscriptions, dont 80 % sont des signatures, principalement de pèlerins des religions pré-Islamiques y laissant trace de leur piété. Les Nabatéens ayant le plus souvent écrit sur du papyrus et du cuir, qui se décomposent rapidement, il ne reste que les inscriptions gravées dans la pierre, à Pétra et ailleurs au Moyen-Orient, où l'alphabet nabatéen était assez courant[A 13].
Dès 1840, le savant E. Beer déchiffre l'alphabet, une forme particulière de l'écriture araméenne mêlée à l'arabe (elle est peut-être à l'origine du style d'écriture de cette dernière[A 13]), et les Français Eugène-Melchior de Vogüé puis William Henry Waddington complètent les recherches[75]. Écrit de droite à gauche, l'alphabet se compose de vingt-deux consonnes ; comme certaines langues apparentées, dont l'hébreu, les voyelles doivent être déduites par le lecteur[A 13]. Il semble que le style de l'écriture présente sur les rochers, ses ligatures et ses courbes, dérive de celui d'une écriture sur papyrus créée par les scribes, et que ce style était repris lors de la gravure des inscriptions sur la roche à l'aide du marteau et du burin[A 13].
Les Nabatéens étaient en contact permanent avec d'autres grandes civilisations de l'époque ; ils utilisaient le grec ancien et le latin pour leurs documents les plus importants[76]. Plusieurs inscriptions trouvées à Pétra sont bilingues, en araméen et en grec[77]. En effet, l'araméen était la langue la plus en usage au Proche-Orient ; aussi les Nabatéens écrivaient-ils l'arabe en utilisant l'alphabet araméen[78].
Les numismates parviennent à identifier les pièces de monnaie émises pendant environ deux siècles par les Nabatéens, qui imitèrent la monnaie grecque[76], et retracent ainsi les grandes lignes de l'histoire de la royauté nabatéenne[79].
La société anglo-saxonne a pris connaissance de l'existence de Pétra principalement à travers les récits du religieux britannique John William Burgon qui la décrivait comme a rose-red city half as old as time (« une cité vermeille, moitié vieille comme le temps »), mais lui-même, comme nombre de ses contemporains, ne s'est jamais rendu dans la ville et il ne la connaissait que par les lithographies et peintures de l'Écossais David Roberts, qui dès 1839 les publia dans son livre Égypte, Syrie et Terre sainte[80].
En 1868, les peintres Gérôme et Bonnat, Paul Lenoir, le guide-interprète Mousali et le photographe Goupil, dans la « caravane des peintres français », tentent de dépeindre lors de leur voyage dans le Sinaï, Fayoum et Pétra, les atouts culturels de la ville, mais le résultat est décevant, car pendant deux jours, des pluies torrentielles ne permettent pas de travailler[81].
Dans les années 1930, Agatha Christie situe l'intrigue de son roman policier Rendez-vous avec la mort (1937) à Pétra[82].
Tintin, héros de bande dessinée belge, visite Pétra dans l'album Coke en stock. Toutefois, dans cet album, le site ne se trouve pas en Jordanie, mais est transposé dans l'état imaginaire du Khemed[83].
Hollywood, à travers des films tels que Indiana Jones et la Dernière Croisade, Mortal Kombat : Destruction finale, Le Retour de la momie et Transformers 2 profite des décors particuliers de Pétra[84].
Le site de Pétra est également le lieu de tournage, en , d'un vidéo-clip du groupe de rock gothique The Sisters of Mercy, accompagnant le single Dominion, issu de l'album Floodland (1987)[85].
Le « Deir » sur un dessin archéologique de 1839 par David Roberts
Les tombes royales vues par William Bartlett en 1845
Lithographe de Deroi, 1830
Premier essai de Frederic Edwin Church sur le Khazneh, 1868
À partir de 1830, le site de Pétra devient un lieu de visite, complément de pèlerinages religieux, mais également lieu de découvertes pour érudits, amateurs éclairés, savants de toutes provenances, assyriologues, spécialistes des études bibliques, artistes et géographes qui sont souvent attirés par ce que l'on appelle le « mythe nabatéen ». Les chefs bédouins des alentours de Pétra trouvent dans cette nouvelle affluence les sources de nombreux profits. Cependant, en fonction de l'état des rivalités entre tribus, certains de ces chefs parfois hostiles à l'arrivée des visiteurs rendent fort dangereux un voyage déjà coûteux en engagement de guides interprètes, en droits de passage ou en location de bêtes de sommes[81].
En l'émir Abdallah Ier (à la tête la Transjordanie de et roi de Jordanie de jusqu'à sa mort en ) entre en pourparlers avec les scheiks des cinq tribus Bedul. À la suite de ces pourparlers, les tribus se constituent en une entité unique conduite par le chef de l'une d'entre-elles : Hweimel Salem Eid. L'émir lui accorde et enregistre officiellement les droits d'occupation et d'utilisation des territoires de Pétra. Il autorise à la nouvelle entité « Bedul » la gestion et la taxation de ces territoires en échange d'accepter la tutelle du gouvernement. Depuis cet accord, un tourisme plus important et plus sécurisé commence à se développer à Pétra[86].
Vers la fin des années , l'USAID et l'U.S. National Park Service sont appelés à superviser le futur de Pétra. Ceux-ci, afin de faciliter la visite des lieux et de préserver les vestiges de Pétra[87], conseillent la délocalisation des bédouins hors du site historique de Pétra. Ces bédouins vivent alors dans les vestiges de la ville et dans de grandes tentes noires construites aux abords des ruines. En , le gouvernement construit le village d'Umm Siehoun afin de les y héberger, ce qui leurs donne accès à de meilleurs conditions d"éducation et de soins de santé, mais les éloigne de leurs terres pastorales et agricoles traditionnelles et des rentrées financières liées au tourisme[86]. Certains refusent de rejoindre le village et environ 150 membres de la communauté Bedul choisissent de rester dans des grottes de Pétra[88].
Parallèlement, en , le site de Pétra est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO ce qui impose aux divers programmes de recherches de respecter les projets d'aménagement touristiques et de protection du site de Pétra, destination de foules toujours plus denses[89].
En , rappelant le traité conclu en entre le gouvernement Jordanien et les tribus Bedul, le Petra National Trust (PNT) entame une campagne de réintégration des bédouins sur Pétra. Tout en gardant leur base dans le village de Umm Siehoun, le projet du Petra National Trust est d'intégrer les bedouins dans l'économie touristique de Pétra et de mettre leur culture à profit afin de montrer aux visiteurs l'aspect plus traditionnel du site[86]. Au, XXIe siècle, les Bedul sont guides touristiques, artisans ou commerçants établis aux environs du site touristique[88].
Pétra est le site le plus visité de Jordanie : en elle compte 609 044 visiteurs et 596 602 visiteurs en [90]. Alors qu'en , Wadi Mussa ne possédait encore que quatre hôtels[5], en 2014, la capacité de l'offre d’hébergement des alentours de Pétra est de 28 hôtels (dont 2 campings) avec 1 982 chambres pour 3 784 lits[91].
Une visite nocturne de Pétra, à la lueur de 1 800 bougies, est organisée afin de découvrir la ville sous un autre angle[92]. Les bédouins, habitants de la région, offrent aux touristes des promenades à dos d'âne, de cheval ou de chameau[9]. Cependant cette pratique est déconseillée par les autorités du parc et par l'UNESCO car la poussière levée par les pas des animaux s'incruste dans les fissures et les recoins du Sîq et des ruines, les endommageant[10].
En , le PDTRA (Petra development and tourism region authority) et la JICA (The Japan International Cooperation Agency) signent un accord afin de construire un nouveau musée moderne près du centre des visiteurs. Ce musée est appelé à exposer les antiquités de la ville nabatéenne de Pétra et présenter les efforts fournis dans la préservation du site archéologique. Le début des constructions est prévu dans les prochains mois après la signature de l'accord près de l'entrée principale de Pétra[93]. D'autres parts, inauguré en 1994 le Musée nabatéen de Pétra (Petra Nabataean Museum) permet d'avoir des informations sur l'histoire de Pétra et des Nabatéens, sur la géologie de la région et présente des fouilles de plusieurs monuments et lieux de vie importants. De nombreux objets y sont également visibles[94].
Cependant le secteur du tourisme— qui forme, en , 14 % du produit intérieur brut du royaume jordanien, soit 4 400 000 dollars[88] — est dépendant de la conjoncture économique et de la stabilité politique de la région : ainsi en , lors de la guerre en Irak, il y a seulement 160 658 visiteurs à Pétra et la Jordanie voit les saisons touristiques de et de sacrifiées[95]. Le Printemps arabe[96], la Guerre civile syrienne et les attentats y afférant provoquent une baisse de la fréquentation touristique en et en [97],[98] . En , la fréquentation touristique est tellement basse qu'une partie de la population bédouine du village d'Umm Siehoun revient habiter dans les grottes de Pétra [Note 4],[88].
Le manque de protection végétale, l'extension de l'agglomération voisine et la fréquentation touristique en hausse constante (la direction du parc archéologique a déclaré avoir reçu en 2008 jusqu'à 3 600 visiteurs par jour) constituent aujourd'hui autant de menaces pour la conservation de Pétra. Par ailleurs les crues et les tremblements de terre associés à l'érosion ont déjà détruit de nombreux vestiges. Certains monuments sont retournés à l'état de sable. Les rouges, les ocres, les gris qui font la beauté des lieux sont autant de signes de leur dégradation[99].
En outre, tous ces facteurs détruisent également les anciennes installations nabatéennes qui, autrefois servaient de captation, de stockage et de régulation des ruissellement des eaux de pluie. Les eaux qui ne sont plus régulées et utilisées comme autrefois, s'infiltrent dans le sol et augmentent le niveau de la nappe phréatique. La température et l'évaporation de cette eau qui se charge en sel remonte par capillarité et dégrade les monuments à leur base (phénomène de haloclastie)[100],[101].
Depuis 1991, l'UNESCO aide financièrement la Jordanie dans les travaux de restaurations de Pétra[10]. Le traitement des roches par Électricité de France (EDF) et Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), destiné notamment à diminuer leur porosité en introduisant par électrophorèse un minéral de synthèse permettrait d'empêcher la remontée des sels, de solidifier et de préserver es vestiges nabatéens[100],[Note 5],[10]. L'Institut géographique national (IGN) a aussi participé à des missions de restauration, notamment sur le Qasr al-Bint[10]. Certaines tentatives sont même faites avec des pierres artificielles pour éviter que les touristes trouvent la ville dans un état de plus en plus déplorable[102].
Avec Qusair Amra et Um er-Rasas, Pétra est un des trois sites jordaniens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette inscription date du , en même temps que le Qusair Amra. Elle a permis de centraliser et de coordonner l'effort du gouvernement jordanien et des organismes locaux afin de mieux collaborer[10]. Le Petra Region Planning Council (PRPC), en particulier, coordonne l'action des différents ministères. Le Petra National Trust gère quant à lui la protection contre les crues qui ont posé et posent encore de nombreux problèmes[103].
Depuis 1993, le site et la zone autour constituent un parc national archéologique[10]. Cela devait permettre de maîtriser le flux touristique et de mieux protéger les vestiges de Pétra, très importants dans le patrimoine jordanien et mondial. Cependant, même s'il existe des projets de protection et d'accompagnement des touristes lors de leur visite de Pétra, aucune décision de limiter le nombre de visiteurs n'a jusqu'à présent été adoptée[104].
Depuis , l'ONG Fonds mondial pour les monuments (World Monuments Fund), encourage partout dans le monde des campagnes d'information auprès des communautés locales à propos de la valeur de leur patrimoine culturel. À Pétra, en collaboration avec le Petra National Trust déjà engagé dans ce type d'action, sont organisés des ateliers de la jeunesse, des formations adressées aux enseignants, aux communautés locales et aux Junior Petra Rangers. Les deux organisations ont pour objectif d'enseigner au communautés locales une éthique de conservation de leur propre patrimoine culturel. Ils visent entre autres l'autonomisation des jeunes et les poussent à participer à l'avenir du site. Depuis , le Petra National Trust, élargi son action au niveau national visant à former des dirigeants et militants culturels directement concernés par la préservation du site de Pétra[105],[106].
Chaque année depuis 2005 est organisé le Forum de Pétra qui, à l'initiative des fondations du roi Abdallah II de Jordanie et de celle du prix Nobel de la paix 2005 Elie Wiesel, réunit des prix Nobel de toutes disciplines et d'autres personnalités mondiales dans le but de promouvoir la paix, particulièrement au Moyen-Orient[107].
Le , Pétra a été désigné comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde par un organisme non officiel et à caractère commercial (New Open World Corporation)[108].
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