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Cet article possède un paronyme ; voir : La Cour de Babel. |
Tour de Babel | Épisode du Livre de la Genèse | |||||||
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La Tour de Babel vue par Pieter Brueghel l'Ancien au XVIe siècle. |
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Titre original | hébreu : מִגְדַּל בָּבֶל Migdal Bavel | |||||||
Localisation | Genèse 11:1-9 | |||||||
Parasha | Noa'h | |||||||
Lieu(x) de l’action | Shinar | |||||||
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L’histoire de la tour de Babel (hébreu : מגדל בבל Migdal Babel, en arabe : برج بابل Burj Babil) est un épisode biblique rapporté dans la parashat Noa'h, en Genèse 11:1-9.
Peu après le Déluge, alors qu'ils parlent tous la même langue, les hommes atteignent une plaine dans le pays de Shinar et s'y installent tous. Là, ils entreprennent par eux-mêmes de bâtir une ville et une tour dont le sommet touche le ciel, pour se faire un nom. Alors Dieu brouille leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la Terre. La construction cesse. La ville est alors nommée Babel (terme proche du mot hébreu traduit par « brouillés »).
Selon les traditions judéo-chrétiennes, Nemrod, le « roi-chasseur » régnant sur les descendants de Noé, est à l'origine du projet. Babel est souvent identifiée à Babylone. L'unique langue parlée par les hommes est appelée la langue adamique.
Pour certains, cette histoire qui explique l'existence de plusieurs langues, illustre la nécessité de se comprendre pour réaliser de grands projets, et le risque d'échouer si chacun utilise son propre jargon. Ce récit peut être vu comme une métaphore du caractère équivoque du langage humain. On peut aussi y voir une illustration des dangers que représente la recherche de la connaissance, vue comme un défi lancé à Dieu.
Stefan Zweig s'est inspiré de cet épisode pour assimiler « le ciel » à un but infiniment éloigné[1].
Babel est aussi une ville, bâtie collectivement pour « se faire un nom » ; on pourrait comprendre « pour exister ». On peut en effet voir la Ville comme le lieu de la désobéissance des hommes envers un Dieu dont le projet est qu'ils règnent sur la nature[2].
Mais le mot hébreu shem, souvent traduit par « nom », peut également vouloir dire « monument »[3]. Ce sens est naturel dans ce passage, et résout le problème de l'interprétation de l'expression « se faire un nom » qui paraît à première vue hors de propos[4],[5].
À contre-courant, François Marty interprète Babel comme une chance pour l'homme : il lit son mythe comme une instauration, par la diversité qu'entraîne la multiplicité des langues, des conditions de l'altérité et de la « biodiversité » des hommes[6], qui obligent les citadins à se civiliser[7]. La ville devient alors un creuset d'humanité[8]. Dieu lui-même donne son nom à cette ville ; Babel, qui ouvre le ciel, est d'après Emmanuel Levinas une invitation à « l'ouverture à l'autre que l'autre, celui qui m'est radicalement différent, comme voie qui mène au Tout autre[9] ».
Dans une optique analytique, notamment avec Marie Balmary[10], ce mythe prend sens de l'endroit où il est dans la Bible : après le Déluge, tentative d’extermination des hommes par Dieu. La construction de la Tour s’interprète alors comme une rétorsion contre Dieu. Ce que manifeste le nom composé de Babel, bab : porte, et El : dieu. La Tour de Babel fait figure de tour de guerre pour monter à l’assaut non tant du Ciel que de Dieu. Pour la réaliser, les hommes opposent à la puissance de Dieu, une puissance équivalente, la « force collective » : « Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu. […] Ainsi nous nous ferons un nom, de peur d’être dispersés sur toute la face de la terre… » On retrouve là les constituants de la religion selon René Girard[11] : crise d’indifférenciation, désir mimétique, dimension collective, meurtre, victime divinisée. Selon ce type d'interprétation, le danger et le sens de la Tour de Bab’El résident dans cette uniformisation, illusion de toute-puissance des hommes, plus que dans l’atteinte à la majesté divine. Ce que confirme la réflexion de Dieu « Voici, dit-il qu’ils ne forment qu’un seul peuple et ne parlent qu’une seule langue. S’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais d’exécuter toutes leurs entreprises » [12]. La fin prend ainsi un autre sens. Plutôt qu’un châtiment la multiplication des langues est une chance pour l’humanité : la diversité est plus riche que l’uniformité.
La tour donne un sens à la construction de la ville, mais il y a malentendu sur ce sens. Selon les archéologues, il y avait au sommet de la ziggurat de Babylone, l'édifice qui inspira la tour de Babel, un temple avec un lit et une femme qui attend. La tour est donc en réalité une invitation adressée à Dieu pour visiter les hommes ; seulement, l'homme arrivé au sommet de la tour peut se prendre pour Dieu.
La ville et la tour sont construites sur une faille, Shinar, qui pour les Anciens, met en relation le monde des hommes avec celui des dieux : les Enfers. On peut comparer Babel à Hénoch (le commencement, en hébreu), première ville biblique construite par Caïn sur la terre de Nod (de l'errance, en hébreu), où sont nées les premières réalisations des hommes, par l'artisanat et les arts de Tubalcaïn et de Youbal ; mais cette ville est aussi le théâtre du crime de Lamech[13] et Dieu la détruit par le Déluge. Les premières versions du mythe du Déluge se retrouvent d'ailleurs en Mésopotamie, cette zone géographique où furent édifiées les villes de Babylone et Ur entre autres, avec leurs ziggurats, et que les Hébreux ont découvert lors de leur exil à Babylone.
Les récits de constructions qui atteindraient le ciel ont depuis longtemps inspiré de nombreux écrivains et artistes.
À Babylone, les Hébreux déportés ont dû être frappés par Etemenanki[14] (le nom de la ziggurat) et la multiplicité des langues qu'on y parlait (Babylone était une importante ville commerciale), et ont pu former un lien de causalité entre ces deux aspects.
Isaac Asimov, pour sa part, estime que le récit biblique peut être considéré comme une tentative d'explication de trois éléments, dont le premier serait la diversité linguistique, le deuxième serait l'existence pendant une longue période d'une ziggourat inachevée (ou en ruines) à Babylone, et le troisième serait l'origine étymologique attribuée par erreur au nom hébreu de cette ville (Babel) : «Les auteurs du livre de la Genèse croyaient que "Babel" venait du mot hébreu balal, signifiant mélangé, confus ou brouillé»[15]. L'explication proposée par Asimov pour l'existence de cette ziggourat inachevée était que la construction de celle-ci aurait pu avoir été interrompue à cause de la panique engendrée par les campagnes militaires de Sargon d'Akkad. D'autres auteurs évoquent l'état éventuellement détérioré des versions antérieures de l'Etemenanki, qui a notamment été rénové postérieurement au récit biblique par Nabuchodonosor (comme le mentionne Asimov).
Fritz Lang introduit quant à lui une autre vision de ce mythe dans son film Métropolis. Il y voit le désaccord entre les architectes de la tour et les travailleurs. Ces derniers se seraient révoltés devant l'ampleur du travail à accomplir. Ainsi, Lang actualise ce mythe en y insérant la notion de l'exploitation du prolétariat. Le film se termine sur la morale suivante : « Entre les mains et le cerveau, le cœur doit être le médiateur ». Cette morale évoque d'ailleurs la métaphore de Menenius Agrippa.
Selon l'assyriologue Wolfram von Soden, on ne doit pas rechercher une origine, le récit biblique de l'auteur biblique sur la tour de babel étant un « mythe construit » par cet intellectuel qui ne repose sur aucune tradition orale[16].
L’origine de ce « mythe » pourrait être la Mésopotamie voisine mais ses modalités d’élaboration sont encore mal définies.
Le professeur d'histoire des religions Christoph Uehlinger voit dans ce récit de la tour un texte anti-assyrien se moquant de la volonté d'hégémonie de cette puissance alors que la construction de sa nouvelle capitale Dur-Sharrukin n'est jamais achevée à la mort du roi Sargon II[17].
Une autre origine possible pourrait être la déportation à Babylone d’une partie de la population juive en 586 avant l'ère chrétienne, après la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor II (-604 -562). La déportation de populations civiles était une pratique courante à cette époque pour amener le calme dans les régions rebelles. Les Juifs auraient été subjugués par la grande ziggurat du dieu Marduk, située au cœur du sanctuaire de l’Esagil : « temple dont la tête est élevée ». La ziggurat en elle-même était appelée l’Etemenanki : « temple-fondation du ciel et de la terre ». Selon Francis Joannès, elle était conçue comme « le pivot qui réunissait le ciel et la terre et assurait l’unité de l’Univers ».
Les ziggurats ont été construites dans toute la Mésopotamie de la fin du troisième millénaire à l’occupation achéménide. Les plus anciennes sont l’œuvre d’Ur-Nammu (2112-2095), roi sumérien de la dynastie d’Ur III. Etemenanki était exceptionnelle par ses dimensions. Elle a bénéficié à la fois des travaux de reconstruction entrepris par Assarhaddon (680-669) et des embellissements réalisés par les souverains néo-babyloniens qui ont pu profiter d’un gigantesque butin. La ziggurat avait une base de 90 mètres de côté et peut-être une hauteur équivalente. Cela devait en faire un des monuments les plus spectaculaires de toute l’Antiquité. Elle comptait probablement 7 étages, colorés par des parements de briques émaillées (le chiffre 7 avait une valeur symbolique en Mésopotamie). Cependant sa forme n'était pas circulaire : toutes les ziggurats avaient une base carrée ou rectangulaire.
L'origine des représentations picturales d'une tour ronde peut être liée à une association tardive entre la tour de Babel et le minaret de la mosquée de Samarra situé à 205 km au nord du site et 125 km au nord de Bagdad. La tour Malwiya, qui n'est ni plus ni moins celle que l'on peut admirer dans la majorité des représentations de la tour de Babylone, sa forme unique, en spirale, a influencé de nombreux peintres et explorateurs. Cependant cette mosquée date du IXe siècle, et n'a par conséquent aucun lien avec la cité antique de Babylone.
Il existe d'autres mythes antérieurs expliquant l'origine des langues par une intervention divine. Le plus vieux d'entre eux est le mythe sumérien appelé Enmerkar et le seigneur d'Aratta. Le texte est assez fragmentaire et difficile d'approche. Enmerkar, fondateur légendaire de la cité d'Uruk, tente de soumettre la cité d'Aratta, située sur le plateau iranien et demande l'aide de la déesse Ishtar. Celle-ci lui conseille d'envoyer un héraut pour négocier avec le seigneur rival. Au cours des négociations, le héraut récite une incantation dédiée à Enki qui entraîne la division des langues[18].
Ce texte offre finalement assez peu de ressemblances avec le récit biblique, aussi établir un lien quelconque entre les deux textes est pour l'heure peu évident.
Enfin, on peut trouver sur Internet un récit assez étrange attribué aux Sumériens dans lequel Marduk ou Enki prive l’humanité du langage… Sans référence sérieuse, ce mythe doit être pris avec beaucoup de circonspection. Les mythes sumériens ne se sont jamais intéressés à Marduk, du simple fait que l’ascension de Babylone, et par conséquent de son dieu tutélaire, est postérieure à la chute de la dernière dynastie d’Ur III. Les mythes qui mettent en scène Marduk sont élaborés par le clergé babylonien et ne pratiquent pas cette confusion des genres[19].
Le passage de la tour de Babel – récit étiologique justifiant la diversité des langues et des peuples – marque la clôture du récit des origines qui s'étend à partir de Gen. I. Ce récit est jalonné par le péché, par « ses éruptions » : la chute, le récit de Caïn et Abel, le chant de Lamech, le déluge. Cependant une distinction, nous semble-t-il, doit être faite. Contrairement à la chute, au récit de Caïn et Abel et au chant de Lémec, qui stigmatisent des péchés ou des comportements individuels, les unions des anges qui susciteront le déluge et l'aventure de la construction de la tour de Babel sont des péchés ou des comportements collectifs. Dans ces deux cas, il s'agit d'événements où l'humanité est comprise comme la communauté des fils d'Adam.
Au terme de l'histoire des origines, il s'agit donc de marquer le péché collectif d'une communauté humaine et d'en montrer la condamnation par Dieu. Une condamnation sans appel, sans intervention de la grâce. À partir de cette parole : « le Seigneur les dispersa sur la face de toute la terre », le récit de la tour de Babel et celui des origines s'ouvre à l'avenir au sens où la question de la relation entre les hommes et Dieu est posée.
(Von Rad, Théologie de l'Ancien Testament, vol. I, Genève, Labor et Fides, p. 146)
Selon le pamphlet anticatholique The Two Babylons d'Alexander Hislop, pasteur protestant du XIXe siècle, le fondateur de Babylone, Koush, père de Nemrod, s'identifierait à Hermès. Ainsi ce qui caractériserait le régime Babylonien serait la découverte des langages secrets, de l'Hermétisme (ce qui est caché), et ceci dans un but de Pouvoir. Pouvoir fondé sur la confusion des esprits et l'apparition de jargons, c'est-à-dire de langages à double sens compris seulement par les initiés, et au sens profond desquels la masse des humains n'aurait pas accès. Les classes supérieures apparaissent alors qui connaissent les langages secrets (prêtres et nobles guerriers). Babylone est la première des sociétés hiérarchiques et spécialisées, préfigurant toutes les civilisations suivantes avec leurs classes sociales, elle est fondée sur la rétention d'information et donc de la valeur. L'information et la valeur sont thésaurisées (capitalisées) par les classes nobles et sacerdotales. Le gros de la population reçoit une information simplifiée, dénuée d'intérêt, inopérante, destinée à produire une image insensée du monde: la superstition, entretenue par le clergé.
C'est dans cette volonté de promouvoir des langages secrets que réside le pouvoir des classes supérieures, et aussi la cause de la confusion des langages et leur multiplication parmi les peuples. Les humains de Babel (Babylone) trouvent ainsi leur punition dans le système de pouvoir qu'ils ont eux-mêmes inventé.
La sunna n'évoque pas explicitement le mythe de la tour de Babel, ni la confusion des langues, ni l'existence d'une tour quelconque. Ce qui pourrait être considéré comme étant la tour de Babel, est appelé en arabe Palatinum et plus communément as-Sarh, dont la définition correspond à « une seule maison construite de façon solitaire et robuste, s'élevant hautement dans le ciel ; toute bâtisse haute étant un sarh ». Dans la tradition, Babel est citée une fois, en occurrence au « Chapitre sur la prière dans les ruines et les lieux de douleur » de l'important recueil de traditions musulmanes : L'Authentique d'al-Bukhârî (194/810 - 256/870), pour les musulmans c'est Nemrod qui veut construire cette tour (sarh), afin d'atteindre Dieu. L'histoire de la tour a une relation avec le prophète Ibrahim. Le Coran dit :
« N’as-tu pas su (l’histoire de) celui qui, parce qu’Allah l’avait fait roi, argumenta contre Abraham au sujet de son Seigneur? Abraham ayant dit: «J’ai pour Seigneur Celui qui donne la vie et la mort», «Moi aussi, dit l’autre, je donne la vie et la mort.» Alors dit Abraham: «Puisqu’Allah fait venir le soleil du Levant, fais-le donc venir du Couchant.» Le mécréant resta alors confondu. Allah ne guide pas les gens injustes. (II ; 258) »
Remarquons à cet effet, que malgré la caractérisation de Babel comme lieu d'Ascension au Ciel, c'est de la ville sainte de Jérusalem que le prophète Mahomet s'envole vers le Trône de Dieu lors de son voyage nocturne al-Isrâ wa-l-Mi'râdj.
Babel vient du mot akkadien Bāb-illum (la porte du Dieu), Bāb voulant dire « porte » et ilu voulant dire « Dieu ». Autre signification bab-'el (la cité de Dieu). On peut aussi y voir une onomatopée : cf babil.[réf. nécessaire]
Cette origine est clairement une référence à Babylone, située dans le chapitre 11 de la Genèse, dans le pays de Shinear (Sumer).
On peut également trouver une origine à "Babel" le terme proche du mot hébreu traduit par « brouiller ».
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